Pays industrialisés

L’aventure aéronautique européenne

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EADS, modèle d'une concentration "à l'européenne" ?
EADS, modèle d’une concentration « à l’européenne » ?

Aujourd’hui, Airbus est un des symboles de la réussite européenne en matière de recherche et reste un fleuron de son industrie. Pourtant, l’aventure aéronautique européenne commençait bien mal, après 1945. Toutes les industries nationales avaient été décimées par la guerre, et parler d’entente industrielle à ce sujet était inimaginable. Le parapluie américain étant tombé sur l’Europe durant les années 1950 (via l’OTAN), il a fallu attendre les premiers pas du traité de Rome pour voir un embryon de coopération aéronautique en Europe. C’est l’alliance franco-britannique qui lance les premiers pas d’une industrie aéronautique européenne, via le programme Concorde (entre Air France et British Airways) en 1962.

Ensuite, tout s’accélère. Le consortium Airbus nait en 1970 de la fusion entre l’Aérospatiale française et la DASA allemande. A la fin de la décennie 1970, l’espagnol CASA et la British Atmosphere ont déjà rejoint Airbus. La progression de cette entreprise « européenne » est alors très rapide : Airbus représente 30% du marché mondial en 1990, avant de dépasser Boeing comme premier avionneur en 1999. L’entreprise croît d’ailleurs à la fin de cette décennie : elle incorpore les Français Matra et Dassault, et surtout fusionne avec DASA pour former EADS (European Aeronautic Defence and Space Company) en 2000. Airbus est depuis 2006 détenue à 100% par EADS. D’ailleurs, Airbus n’est plus un consortium depuis 2000, mais bien une société intégrée, cotée en bourse.

Airbus est bien une réussite européenne, puisqu’elle fait participer tous les grands pays européens : la localisation des sites spécialisés est assez évidente (Hambourg, Toulouse, Broughton, Madrid, etc.). Elle montre surtout que le quasi-monopole de Boeing a pu être bousculé grâce aux fonds investis en Europe et à l’action des différents gouvernements. Néanmoins, la direction d’Airbus-EADS reste majoritairement franco-allemande depuis le début (le chef actuel étant Thomas Enders). Un avion comme l’A380 n’aurait certainement pas pu être construit sans cette alliance européenne. Précisons quand même que son retard de livraison a quelque peu nui à la réputation du groupe.

EADS reste malheureusement le seul exemple européen de concentration d’entreprises, prouvant encore que l’abandon des logiques nationales en Europe est une chose difficile à obtenir. Les pionniers (français, pour la plupart) de l’aéronautique peuvent dormir tranquille : l’aéronautique européenne est entre de bonnes mains !

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