Willy Brandt – Biographie
Né le 18 décembre 1913 à Lübeck et mort le 8 octobre 1992 à Unkel.
A l’âge de seize ans, Herbert Ernst Karl Frahm (son vrai nom) rejoint la « jeunesse socialiste » puis le Parti Social-Démocrate (SPD) en 1930, qu’il quitte ensuite pour le Parti des travailleurs socialistes. Afin d’échapper au nazisme, il s’enfuit pour la Norvège en 1933 et adopte le pseudonyme « Willy Brandt ». Il est arrêté en 1940 en Norvège par l’occupant allemand. Une fois libéré, il s’enfuit en Suède (où il reste jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale) avant d’obtenir la citoyenneté norvégienne en 1940.
C’est à la fin de l’année 1946 que Willy Brandt retourne en Allemagne. Il rejoint le SPD en 1948 et retrouve la citoyenneté allemande qu’il avait perdue en 1938. Maire de Berlin Ouest de 1957 à 1966, il a les faveurs de J. F. Kennedy pour remplacer le chancelier Adenauer. Mais suite à la construction du mur de Berlin, Willy Brandt s’en prend ouvertement à Kennedy pour son manque d’action politique. Brandt échoue à prendre la chancellerie face aux candidats de la CDU, d’abord face à Adenauer en 1961 puis contre Erhard en 1965.
Président du SPD à partir de 1964, il devient également Ministre des Affaires étrangères et Vice-Chancelier en 1966 lors d’une coalition SPD-CDU. Avec la montée en puissance du SPD, Brandt obtient enfin la chancellerie en 1969 et engage de nombreuses réformes sociales, notamment dans l’éducation, mais aussi le logement, la santé ou les transports. De nombreuses augmentations sont décidées pour les retraites, les indemnités chômage, les allocations familiales, etc. Brandt développe également son Ostpolitik afin de rapprocher la RFA de la RDA et du reste du bloc soviétique. Cette politique lui permet de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 1971, mais elle divise néanmoins la population ouest-allemande et lui fait perdre la majorité en 1972.
En 1973, Brandt doit également faire face à la crise du pétrole puis à des grèves importantes du secteur public en 1974, qui le forcent à décider de nouvelles augmentations de salaires. A cette période, un proche de Brandt, Günter Guillaume, est accusé d’être un espion communiste de l’Allemagne de l’Est et est arrêté en 1974. Face à cette situation inconfortable et en proie à des d’adultères, d’alcoolisme et de dépression, Brandt doit démissionner le 6 mai 1974, mais continue de présider le SPD (jusqu’en 1987) et garde son siège au Bundestag. Helmut Schmidt, du SPD, lui succède à la chancellerie.
Brandt préside ensuite l’Internationale Socialiste de 1976 à 1992, siège au Parlement européen entre 1979 et 1983 et s’exprime en faveur d’une réunification rapide de l’Allemagne à la fin des années 1980. En 1990, il se rend à Bagdad pour libérer les otages occidentaux de Saddam Hussein (suite à l’invasion du Koweit) et rapatrie 174 d’entre eux en Allemagne.
Il décède d’un cancer en 1992 et reçoit de nombreux hommages.