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George F. Kennan – Biographie

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Né le 14 février 1904 à Milwaukee, Wisconsin (États-Unis) et décédé le 7 mars 2005 à Princeton, New Jersey (États-Unis).

Diplômé de l’Ivy League, et diplomate à 21 ans

G. Kennan en 1952. Il était alors ambassadeur auprès de l'URSS. © Bettmann/CORBIS
G. Kennan en 1952. Il était alors ambassadeur auprès de l’URSS. © Bettmann/CORBIS

George Frost Kennan était un historien et science politiste, mais surtout diplomate américain, « le plus influent de tous »  durant le 20ème siècle selon le journal Foreign Policy. Avant de s’illustrer au sein du Département d’État, G. Kennan a grandi entre son Wisconsin natal, et l’Allemagne où vivait sa belle-mère. Il apprit donc l’allemand très tôt, ce qui se révéla être un avantage décisif durant sa carrière. En 1921, il intégra la prestigieuse université de Princeton. Diplômé en 1925, il passa l’examen d’entrée du Foreign Service plutôt que de débuter des études de droit. Il réussit, et devint dans la foulée vice-consul à Genève (Suisse), avant d’être affecté à Berlin (Allemagne).

Tout en travaillant pour le Département d’État, il poursuivit ses études à l’Institut Oriental de l’Université de Berlin où il apprit le russe. Grâce à la maitrise de cette langue, et à l’expérience accumulée en occupant des postes en Europe de l’Est,  il était parmi les personnes les plus qualifiées pour travailler avec la Russie. Il faisait donc partie de l’équipe ayant établi la première ambassade américaine à Moscou en 1933. Cependant, à cause d’un désaccord avec l’ambassadeur des États-Unis à Moscou, il  fut contraint à retourner à Washington quelques années, puis fut en poste à Prague, Lisbonne, et enfin à Londres.  Ce n’est qu’en 1944 qu’il fut réaffecté à Moscou, en tant que principal adjoint à l’ambassade.

L’homme derrière la politique de « containment »

De retour à Moscou, G. Kennan était bien décidé à influencer la politique américaine adoptée vis-à-vis de l’URSS. Il était déjà convaincu que les États-Unis ne devaient plus coopérer avec l’URSS, mais devraient plutôt chercher à bâtir une zone d’influence en Europe pour empêcher le géant soviétique de s’étendre. Début 1946, le Département d’État demanda à l’équipe en poste à Moscou un rapport sur l’attitude de l’URSS.

La réponse de G. Kennan prit la forme d’un « long télégramme » de 8 000 mots en février 1946. Dans cette missive il expliqua clairement la politique que les États-Unis devraient adopter face à l’URSS, avec laquelle une « coexistence pacifique permanente » n’était pas envisageable. La politique agressive de Staline vis-à-vis de l’Ouest ne pouvaient être contrées qu’en cherchant à contenir l’URSS. Ce télégramme influença fortement le Président Harry Truman. Cependant, ce n’est qu’en 1947 que le mot « containment » apparu dans un article publié dans Foreign Affairs. Sous couvert d’anonymat – l’article était signé « Mr X » – G. Kennan a présenté une nouvelle fois sa vision des relations américano-soviétiques.

L’influence de G. Kennan sur la politique étrangère américaine pendant les premières décennies de la Guerre froide a donc été notable. Dans une perspective empreinte de pensée réaliste, il travailla diplomatiquement pour que les États-Unis adoptent une ligne de « forte résistance » face à l’expansion soviétique. Il fut récompensé pour ses idées décisives en 1952, lorsqu’il fut nommé ambassadeur auprès de l’URSS. Toutefois, il occupa très brièvement ce poste.  Il fut déclaré « persona non grata » par les autorités soviétiques, après une remarque dans laquelle il comparait ses conditions de vie à Moscou à celles qu’il avait connu durant la Seconde Guerre mondiale alors qu’il était prisonnier à Berlin. Cette analogie avec le régime nazi ne plut pas à Staline.

Il débuta une brillante carrière académique après avoir démissionné de son poste d’ambassadeur des États-Unis en Yougoslavie en 1963.

Après cette affectation éclaire à Moscou, il passa quelques années à Washington. Il obtint un nouveau poste d’ambassadeur, en Yougoslavie cette fois, de 1961 à 1963. A ce moment, il était en accord avec le Président John F. Kennedy. G. Kennan a en effet apprécié la fermeté dont le démocrate avait fait preuve lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. Il prit sa retraite quelques mois avant son assassinat. A partir de ce moment là, il critiqua à plusieurs reprises la politique adoptée par les États-Unis, pas assez forte face à l’URSS, et pas assez empreinte de préceptes réalistes. En parallèle, il se consacra à la rédaction de nombreux ouvrages, principalement basés sur son expérience au sein du Foreign Service. Il obtint plusieurs prix, notamment deux Prix Pulitzer.

Malgré ses critiques à répétition au sujet de la politique étrangère américaine, il resta une figure respectée, et parfois très écoutée. Après son décès en 2005, l’historien Wilson D. Miscamble affirma qu’on ne pouvait qu’espérer que les « actuels et futurs architectes de la politique étrangère partagent un peu de son intégrité et de son intelligence ».

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