Bachar Al-Assad : isolé sur le plan international, mais bien entouré dans son pays
L’armée syrienne a continué aujourd’hui de pilonner les quartiers sunnites de Lattaquié, après quatre jours de bombardements, portant ainsi le nombre de civils tués dans la ville à 35.
Il ne reste au régime que quelques alliés, de taille néanmoins, sur la scène internationale : Moscou, qui livre des armes au pays ; l’Inde et la Chine, qui ont investit massivement dans l’énergie syrienne ; et l’Iran, qui voit là une occasion de plus de s’insurger contre les Etats-Unis et Israël.
Pourtant, on semble loin d’une possible intervention de la communauté internationale, comme en Libye. D’abord, parce que les soldats de l’OTAN sont toujours mobilisés contre le régime de Kadhafi, et que la crise économique que traversent en ce moment l’Europe et les Etats-Unis exige beaucoup d’attention. Mais il y a aussi l’idée qu’un basculement intérieur en faveur des insurgés est possible.
Selon Bassma Kodmani, chercheuse d’origine syrienne, le ciment qui permet au régime de tenir encore est le soutient infaillible de la communauté minoritaire et chiite alaouite à Bachar Al-Assad, bien qu’elle ne soit pas la seule à rester silencieuse.
Les Alaouites, qui ne représentent que 11% de la population syrienne, tiennent cependant les rênes des services secrets et de l’armée. Bien sûr tous les Alaouites ne sont pas des privilégiés, économiquement et socialement parlant, mais tous ont l’assurance d’être prioritaires s’ils sont en concurrence, pour du travail par exemple, avec des gens d’autres communautés.
Pourtant, des tensions naissent. Comme le rapporte Rue89, certains des partisans officiels du régime se seraient retournés contre les Alaouites, en lançant des slogans dirigés contre la communauté lors de manifestations. Reste à savoir si des Alaouites seraient prêts à se retourner massivement contre le régime protecteur de Bachar Al-Assad, ce qui serait assimilé la fois comme une trahison contre le pouvoir mais aussi contre leur propre communauté.