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Le Plan Dawes (1924-1929)

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Charles Dawes, acteur de la reconstruction allemande pendant les années 1920
Charles Dawes, acteur de la reconstruction allemande pendant les années 1920

Après le traité de Versailles de 1919, qualifié de « diktat » par les hautes sphères allemandes, et les inquiétudes de John Maynard Keynes au sujet d’une Allemagne qui pourrait rester profondément endettée pendant des décennies, nuisant à l’équilibre mondial, un comité mondial, dirigé par l’économiste Charles Dawes, s’est chargé en 1923 d’étudier la question du rééchelonnement des dettes de guerre et des réparations allemandes. Le « plan Dawes » est entré en vigueur le 1er septembre 1924, permettant l’arrivée de nombreux prêts étrangers, surtout américains. Les versements allemands sont organisés de manière quinquennale : par exemple, en 1925, le plan prévoyait que l’Allemagne ne paierait « que » 200 millions de marks-or, 800 autres millions étant financés par des prêts étrangers.

Cette entrée massive de capitaux étrangers était censée permettre à l’Allemagne de payer plus facilement ses réparations, et ainsi elle pourrait réintégrer plus facilement le cercle des grandes économies mondiales. Un agent général des réparations, situé à Berlin, s’assurait de la bonne répartition des transferts. La caisse de réparation était alimentée régulièrement par les plus grandes industries et les plus grandes banques du pays, et un paiement par l’impôt était également prévu. En cas de non-respect des conditions décidées, il existait de toute façon une hypothèque sur les chemins de fer allemands, rendant donc tout refus allemand périlleux pour le futur du pays.

Ce plan fut critiqué par les partis les plus extrêmes : d’une part les communistes, et d’autre part le nazisme naissant d’Hitler. Avec le temps, on peut comprendre certaines de ces critiques, tant l’économie allemande dépendait fortement des investissements étrangers par les conditions du plan. Du côté français, on dût se retirer de la Ruhr en 1925, occupée depuis deux ans, et espérer que ce plan puisse, à terme, permettre le paiement des réparations et des dettes de guerre.

Il fut remplacé en 1929 par le plan Young, et aurait permis le paiement de l’équivalent de huit milliards de marks-or de réparations. Le plan Young a pu réduire ensuite le montant des annuités (de presque 20%), et le rééchelonnement des annuités sur soixante ans. Cependant, celui-ci fut rapidement caduc, puisque le versement des réparations allemandes s’est progressivement arrêté durant la décennie 1930, du fait des conséquences de la crise de 1929, puis de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, et de la conférence de Lausanne de 1932, cette dernière annulant de facto le concept même de « réparations » allemandes.

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