Panorama des ressources mondiales – publié aux Editions du Net le 11 mars 2016

La couverture de Panorama des ressources mondiales, notre deuxième ouvrage

Après le succès de Regards géopolitiques, le collectif Les Yeux du Monde vous présente son second livre : Panorama des ressources mondiales, acteurs et enjeux du XXIe siècle (Les Editions du Net – 310 pages – 17€). Les matières premières ne cessent de revenir sur le devant de la scène internationale. Pétrole, or, uranium, bois et métaux rares… le contrôle des ressources est un impératif stratégique pour les grandes puissances, tandis que leur production demeure un levier de croissance pour celles en développement. Entre la sécurisation des approvisionnements et la mise en valeur des ressources naturelles, les matières premières sont au cœur de la croissance des Etats et des entreprises. En 60 fiches synthétiques et détaillées, nous vous proposons une analyse du rôle du triptyque ressources naturelles–Etats–firmes multinationales dans la géopolitique et la géoéconomie mondiale. Le livre est composé de quatre chapitres :

Chapitre 1 : Des ressources au cœur d’enjeux stratégiques : 15 ressources majeures (pétrole, gaz, uranium, eau, or, bois, terres rares…), leur production, leur consommation, leurs enjeux géopolitiques et géoéconomiques et les principales tendances de leur marché sont étudiés.

Chapitre 2 : Des entreprises incontournables : 15 entreprises publiques ou firmes privées (Gazprom, Areva, Total, BASF, Glencore, Schlumberger…), spécialisées dans l’extraction, l’exploitation ou le commerce des matières premières, ce sont toutes des géants internationaux sur les marchés des commodities.

Chapitre 3 : Des pays aux ambitions et atouts contrastés : Producteurs majeurs, grands pays consommateurs, Etats rentiers (Etats-Unis, Chine, Russie, Arabie saoudite, Qatar, Nigéria…). 15 pays sont présentés car ils constituent des acteurs clés sur les marchés de matières premières et demeurent au cœur de la géopolitique des ressources naturelles.

Chapitre 4 : Des problématiques pour le XXIe siècle : Raréfaction des ressources, énergies renouvelables, matières premières et conflits, criminalités et ressources, exploitation sous-marines des ressources… Ce dernier chapitre évoque 15 grandes problématiques structurantes centrées sur les ressources naturelles. Elles questionnent la pérennité de notre modèle économique et dévoilent les tendances et enjeux majeurs de notre siècle.

Vous l’avez compris : avec Panorama des ressources mondiales, Les Yeux du Monde vous propose une analyse des grands enjeux stratégiques liés aux matières premières. 60 fiches vous sont présentées pour permettre à tous de mieux comprendre comment les ressources naturelles façonnent l’économie-monde.

Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des meilleures pages de cet ouvrage. Au nom de toute l’équipe de rédaction, nous vous en souhaitons une agréable lecture.

Vous pouvez vous procurer ce livre en cliquant ici.

 

 


Introduction

Dans la lignée d’un premier ouvrage, Regards géopolitiques, dont l’audience et la réception ont dépassé nos espérances, nous vous proposons un ouvrage plus spécialisé mais non moins complet sur les grandes ressources de notre planète. Pour rappel, depuis notre création en 2010, notre objectif est double. En premier lieu,  faire découvrir la géopolitique et l’actualité internationale à de très nombreux profanes qui sont, comme nous le sommes, époustouflés par la rapidité et la profondeur des mutations en cours dans notre monde. Puis, proposer un contenu clair, précis et varié permettant une lecture rapide mais néanmoins efficace des principaux enjeux mondiaux, à des fins pédagogiques (étudiants en phase de concours, comme nous l’avons été) ou tout simplement informatives. Ce sont, à notre humble avis, les forces qui nous ont permis d’accroître et de diversifier significativement notre audience depuis bientôt six ans.

Comme dans notre premier ouvrage, vous ne trouverez pas un prêt-à-penser illustré, mais plutôt des fiches que nous espérons faciles d’accès pour mieux saisir les enjeux entourant ces matières premières vitales à notre économie. Notre objectif, tout au long de ces soixante fiches, sera de vous proposer une analyse fine, impartiale et sans esprit de chapelle afin de vous donner un contenu attrayant et droit au fait et vous offrir les grilles de lecture nécessaires à la compréhension de ces enjeux.

Pourquoi les matières premières nous direz-vous ? Ce monde sous tensions est brinquebalé entre des pays industrialisés toujours marqués par la crise de 2008, des pays émergents pour la plupart en surchauffe, la renaissance du terrorisme djihadiste, des oppositions entre grandes puissances ou aspirant à le devenir. Tous ces thèmes sont étudiés et décortiqués dans de très bons ouvrages que vous trouverez dans les librairies ou sur Internet, analysés par la fine fleur de la géopolitique française. Nous avons préféré nous intéresser à un thème sous-jacent de ces sujets faisant l’actualité : les ressources mondiales. Les dernières innovations technologiques sont toutes fondées sur des ressources minérales et métalliques (terres rares, lithium, etc.) qui intéressent les grands pôles économiques de la planète, Etats comme entreprises. L’or, l’argent et les diamants fascinent toujours autant les acteurs privés, légaux comme illégaux. Les ressources énergétiques, comme le gaz, l’uranium et bien évidemment le pétrole, sont au cœur des principaux conflits de ces dernières années. Quant à l’eau, elle sera probablement au cœur des guerres futures. Et dire que nous avons choisi de n’évoquer que brièvement les matières premières agricoles, qui font naître des problématiques que nous ne pouvions toutes évoquer dans cet ouvrage. C’est une lapalissade d’affirmer que les matières premières sont à la base de l’économie-monde, puisqu’elles continuent de représenter un tiers du commerce mondial. Ne pas comprendre leurs principaux mécanismes et acteurs est un manque que cet ouvrage cherchera à pallier.

Au fil des pages de Panorama des ressources mondiales, Acteurs et enjeux du XXIe siècle, nous entendrons par « ressource » ou « matière première » tout ce que l’Homme peut extraire de la nature à des fins d’utilisation directe ou qui servent à fabriquer un bien. Nous nous cantonnerons principalement aux matières minérales, métalliques et énergétiques, habituellement rassemblées sous le terme de « ressources non renouvelables ». Certaines matières renouvelables, utilisées notamment dans l’alimentation, seront également évoquées.

Pour une compréhension que nous souhaitons la plus exhaustive possible, nous avons organisé cet ouvrage en quatre parties.

Dans la première, qui pourra servir au lecteur de porte d’entrée dans la géopolitique et la géoéconomie des ressources, nous avons retenu quinze ressources primaires qui sont nécessaires au développement de tout Etat et qui sont donc l’objet d’enjeux divers. Les grandes matières premières énergétiques seront ainsi étudiées séparément (uranium, gaz, pétrole, charbon) puisque le reste de l’ouvrage les mêlera voire les confrontera. De même, nous passerons en revue les grands minéraux (or, argent, fer) afin d’en étudier brièvement les grands producteurs, consommateurs et les problématiques que font naître chacune de ces ressources.

Par la suite, nous avons choisi de nous focaliser sur quinze pays. Chacun a un rapport particulier aux ressources. De grands producteurs (Nigeria, RDC, Afrique du Sud, etc.) et consommateurs (Etats-Unis, Chine, Japon, etc.) sont recensés, afin d’identifier les cas pour lesquels ces ressources sont des leviers de développement passés, actuels ou futurs ainsi qu’un enjeu d’appropriation, tant interne qu’externe, public ou privé.

La focalisation sera ensuite à l’échelle des entreprises. Les quinze que nous avons recensées se sont spécialisées dans l’extraction, l’exploitation ou le commerce d’une ou plusieurs ressources critiques. La plupart figurent parmi les plus grands groupes de la planète. Un grand éventail est proposé : des firmes publiques (State Grid Corporation of China), des fonds souverains (Qatar Investment Authority), des groupes impliqués tout au long de la chaîne de valeur (Total, BHP Billiton) ou au contraire beaucoup plus spécialisées (Glencore), ainsi que des firmes en crise (Areva, Schlumberger).

Enfin, une quatrième partie posera quinze grandes problématiques reliant les trois grandes parties exposées au préalable. Ce sont toutes ces questions d’actualité, et ont trait aux grandes thématiques économiques et politiques. La question de la renouvelabilité des ressources, et les corollaires de la raréfaction et de la surexploitation des ressources seront évoquées. L’impact environnemental sera également débattu (risques nucléaires, attrait du renouvelable, exploitation de l’Arctique, etc.) ainsi que les grandes problématiques économiques (les ressources comme rente, comme arme) et politiques (sécurisation des ressources, conflits, criminalité, frontières, etc.).

A l’issue de ces soixante fiches courtes mais néanmoins précises, nous espérons que la géopolitique et la géoéconomie des ressources vous seront plus familières. Comme dans notre premier ouvrage, nous vous proposons un certain nombre de perspectives que vous serez peut-être amenés à discuter avec vos proches ou avec nous-mêmes. Ce deuxième ouvrage a le même objectif que le premier : les relations internationales doivent sortir du cadre fermé dans lequel on a voulu les placer. C’est en partie notre rôle que de les faire entrer dans le débat public, à la suite d’une demande générale.

Nous espérons, tout comme pour Regards géopolitiques, que vous prendrez autant de plaisir à lire notre prose que nous en avons pris à son écriture. Rappelez-vous que la matière première la plus importante pour la construction et la compréhension de ce monde est faite de votre savoir et de votre soif de connaissance. A vous d’en faire l’extraction la plus intensive qui soit !

 

(…)

 

Gazprom : l’arme énergétique du Kremlin

        Plus grande entreprise russe en termes de chiffres d’affaires et de profit, Gazprom est aujourd’hui le principal producteur de gaz au monde. Actionnaire majoritaire, l’Etat russe n’hésite pas à mettre Gazprom au service de sa diplomatie et à l’utiliser pour faire pression sur certains de ses voisins, dépendants du gaz russe.

Un monopole d’Etat russe devenu leader mondial de l’industrie gazière

Gazprom trouve son origine dans la création, en 1965, du ministère soviétique de l’industrie gazière qui regroupe alors les activités d’exploration, de développement et de distribution du gaz naturel soviétique. En 1989, ce ministère devient une entreprise d’Etat baptisée Gazprom. Si elle perd ses actifs dans les autres républiques soviétiques après la dissolution de l’URSS en 1991, elle maintient son monopole sur le territoire russe et est privatisée au cours de la thérapie de choc menée dans les années 1990 et préconisée par le FMI.

En 2014, soit 20 ans après sa privatisation, Gazprom possède 17% des réserves mondiales de gaz et est à l’origine de 12% de la production mondiale, la plaçant au premier rang des producteurs loin devant Exxon et Shell (3% chacun). Par ailleurs, l’économie russe, encore peu diversifiée, repose essentiellement sur la production et les exportations d’hydrocarbures : ces derniers représentaient ainsi la moitié des recettes de l’Etat et plus de 70% des exportations en 2012. A cet effet, Gazprom est un acteur incontournable de l’économie russe et représente d’ailleurs chaque année entre 6 et 8% du PIB de la Russie. Gazprom emploie aujourd’hui 400 000 personnes dans le monde.

L’entreprise russe participe à toutes les composantes de la chaîne de valeur du secteur gazier, de l’exploration à la livraison, en passant par la production, le traitement, le stockage ou encore le transport du gaz. Au-delà de cette stratégie d’intégration verticale, Gazprom étend également ses activités à la production de pétrole (notamment depuis le rachat de Sibneft en 2005) ou d’électricité.

Le bras armé du Kremlin pour asseoir sa domination sur l’Europe

Détenue à 50,2% par l’Etat russe, Gazprom possède des liens étroits avec la classe politique russe. Ainsi, en décembre 2007, le président du conseil de surveillance de Gazprom, Dmitri Medvedev, avait été désigné candidat du parti Russie Unie et successeur de Vladimir Poutine au Kremlin : cette nomination avait alors permis à Gazprom de devenir la première capitalisation boursière mondiale quelques mois plus tard, suite aux élections présidentielles de 2008. Outre cette collusion évidente, il est à noter que les projets industriels de Gazprom à l’étranger se situent principalement dans des zones d’influence de l’ancienne URSS ou de la Russie d’aujourd’hui : Algérie, Kirghizistan, Venezuela, Viêt-Nam…

Surtout, Gazprom est aujourd’hui le bras droit du Kremlin de par son pouvoir sur les clients consommateurs de gaz russe, en particulier en Europe. La Russie n’hésite pas à simplement « couper le robinet » afin de faire pression sur ses voisins : ce fut notamment le cas au cours des hivers 2006 et 2009 à l’encontre de l’Ukraine, très dépendante du gaz russe. Ces coupures empêchant cependant Gazprom de livrer les pays à l’Ouest de l’Ukraine, de nouveaux projets ont vu le jour afin de contourner ces problèmes d’acheminement : c’est notamment le cas du gazoduc Nord Stream qui relie via la mer Baltique la Russie à l’Allemagne (le plus gros importateur au monde de gaz russe).

Un contexte économique et politique difficile en Europe pousse Gazprom à se tourner vers l’Asie

Pourtant, ces dernières années, les mauvaises nouvelles semblent s’accumuler pour Gazprom. Tout d’abord, la crise financière mondiale de 2008 a ralenti l’économie mondiale et réduit la demande en matières premières. D’autre part, la progression des capacités d’extraction de gaz non conventionnels aux Etats-Unis a significativement fait augmenter l’offre sur les marchés internationaux, alors même que la Russie compte un nombre limité de réserves de gaz de schiste exploitables. Conséquence immédiate, la forte baisse des cours du gaz a amputé le géant russe d’une part importante de ses revenus, d’autant qu’il doit faire face à une concurrence indirecte en Europe : le charbon américain (exporté car désormais superflu aux Etats-Unis) et le GNL du Moyen-Orient et d’Afrique (dont les exportations outre-Atlantique ont fortement diminué) ont fait fondre la demande européenne en gaz russe. Prenant acte de cette situation et arguant d’une animosité européenne à l’égard du projet, V. Poutine a annoncé en décembre 2014 l’abandon du projet South Stream censé lui-aussi alimenter l’Europe en gaz tout en évitant l’Ukraine.

Pour faire face à cette situation délicate en Europe, Gazprom s’est depuis tourné vers l’Asie afin de trouver de nouveaux relais de croissance, signant un contrat estimé à 400 milliards de dollars et d’une durée de 30 ans avec la Chine en mai 2014 puis faisant son entrée à la bourse de Singapour le mois suivant.

 

Charles Larue

 

(…)

 

Matières premières et conflits

         Les Nations-Unies estiment qu’entre 1948 et 2012, 25% des opérations de maintien de la paix ont eu lieu dans des zones où les ressources naturelles ont joué un rôle important. Les matières premières étant indispensables pour l’homme, elles sont de fait une raison possible pour un conflit. Les ressources naturelles n’étant pas également réparties sur Terre, leur contrôle assure un avantage certain, d’autant plus lorsque la ressource n’est pas renouvelable.

Historique des liens entre matières premières et conflits

Les ressources naturelles font partie depuis longtemps des causes possibles d’un conflit. La découverte d’importantes matières premières dans des territoires éloignés dès le XVIe siècle a suscité une ruée vers ces territoires par les puissances européennes ce qui a augmenté les sources de discordes au siècle suivant. La révolution industrielle qui a suivi a encore davantage accru la recherche de matières premières et la dépendance des économies pour ces dernières. Les deux guerres mondiales ont ensuite permis de révéler le lien entre la guerre et la dépendance à une ressource stratégique. Que ce soit vis-à-vis du pétrole ou du fer, une nation belligérante se devait de contrôler son approvisionnement en ces matières premières afin de poursuivre la guerre. En effet, c’est grâce au pétrole que les armées peuvent se déployer sur les différents théâtres d’opérations et c’est par exemple ce qui a motivé la volonté de l’Allemagne nazie d’attaquer l’Union Soviétique en 1941 afin de contrôler les champs pétroliers de Bakou en Azerbaïdjan. De même, pour le fer suédois, Hitler a souhaité protéger la route du fer le long de la Norvège car 50% des approvisionnements en minerai de fer, indispensables à l’industrie de guerre allemande, venait par bateau de Suède. Ces célèbres épisodes permettent d’illustrer la dépendance aux ressources naturelles et, par conséquent, l’avantage indiscutable à contrôler des matières premières stratégiques.

Après la Seconde Guerre mondiale, le contexte de décolonisation et de guerre froide a relancé les enjeux liés au contrôle des matières premières. En perdant des territoires coloniaux souvent riches en matières premières, les ex-puissances colonisatrices voient s’accroître leurs dépendances énergétiques. Avec la fin de la guerre froide marquée par la multiplicité des acteurs, le contrôle des matières premières devient un enjeu essentiel des relations internationales.

L’appropriation des ressources : source de conflits

La dépendance à certaines matières premières stratégiques peut, comme on l’a vu précédemment, motiver certains conflits. Toutefois, il faut également prendre en compte le contexte institutionnel des pays concernés détenteurs de la ressource désirée et des moyens que possède l’acteur déclencheur du conflit. De fait, cela influe sur la nature du conflit.

Un premier type de conflits possible est l’annexion des ressources stratégiques. Le belligérant cherche alors à contrôler les ressources qu’il souhaite, et ce parfois aux dépends d’un ou de plusieurs autres acteurs. En 1990, l’Irak de Saddam Hussein envahit à ce titre le Koweït dans le but de contrôler sa production de pétrole, ce qui aurait permis à l’Irak de contrôler 20% des réserves mondiales de pétrole. Saddam Hussein, sortant d’une guerre de huit ans contre l’Iran qui avait mené son pays au bord de la faillite, cherchait ainsi à profiter de la manne pétrolière pour se reconstruire. Face à la peur de déséquilibre du marché pétrolier lié à l’invasion du Koweït par l’Irak, une coalition internationale se crée et libère le Koweït de l’emprise irakienne mettant fin à la tentative irakienne de contrôle du pétrole koweitien.

La volonté de posséder des matières premières peut aussi conduire certains acteurs à des pillages. Par exemple la République Démocratique du Congo, dotée d’abondantes ressources  minérales (coltan, diamants, manganèse…), est pillée par de nombreuses multinationales. Ces dernières, selon un rapport de l’ONU de 2002, entretiennent directement ou indirectement le conflit en RDC par leurs activités.

Des conflits liés à la mauvaise répartition des ressources

        Des guerres sécessionnistes peuvent éclater du fait d’une mauvaise répartition des ressources naturelles entre les différentes communautés d’un pays. C’est le cas au Nigéria lors de la guerre du Biafra entre 1967 et 1970. L’ethnie Ibo, située au sud-est du pays où se trouve la majorité des ressources pétrolières nigérianes, proclame son indépendance en 1967 par crainte que le général élu Yakubu Gowon un an auparavant réduise l’autonomie de leur région et, par conséquent, la gestion de leur territoire. L’enjeu lié à la mauvaise répartition des ressources pétrolières au Nigéria a donné naissance à la dramatique guerre du Biafra qui a fait plus de deux millions de morts.

Enfin, un conflit de type environnemental peut avoir lieu, c’est-à-dire un conflit lié à une modification sur un espace. Par exemple au Moyen-Orient pour le contrôle des réserves des eaux du Jourdain. Dès sa création Israël cherche à assurer son approvisionnement en eau ce qui se traduit, notamment en 1953 par la mise en place d’un canal détournant l’eau du Jourdain, ce qui créé des tensions avec ses voisins arabes dépendants également des eaux du Jourdain. En 1967 éclate la guerre des Six Jours, considérée comme la première guerre de l’eau, entre Israël et ses voisins arabes (Egypte, Syrie et Jordanie). Lors de cette guerre, Israël contrôle les plateaux du Golan passant ainsi du statut d’un pays situé en aval à un pays situé en amont du Jourdain, ce qui lui confère un avantage stratégique non négligeable par rapport à ses voisins.

Face à l’épuisement des ressources naturelles, l’augmentation de la population mondiale et la hausse du niveau de vie global, les risques de conflits liés aux matières premières au XXIe siècle apparaissent inévitables. Que ce soit pour l’approvisionnement en eau, annoncé par certains experts comme le prochain conflit mondial, ou pour le contrôle des terres rares, les matières premières sont essentielles pour les activités humaines ce qui accroît la potentialité d’un conflit entre les différents acteurs pour assurer leur contrôle.

 

Nicolas M.

 

 

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