L’Espagne réclame le soutien de l’Amérique Latine
Le XXII sommet ibéro-américain s’est déroulé ces 16 et 17 novembre à Cadiz, en Andalousie. L’Espagne en a profité pour réclamer l’aide de l’Amérique Latine, en meilleure forme économique que la péninsule ibérique.
L’équilibre entre la partie ibérique et celle américaine est en train de tourner en faveur de cette dernière. Aujourd’hui, c’est l’Amérique Latine qui peut venir en aide de l’Espagne et du Portugal et de leur économie au fond du gouffre. Dix neufs chefs d’Etat ont assisté à ce sommet qui s’est déroulé en Andalousie, région symbole de la crise espagnole avec son taux de chômage excessivement élevé.
A la différence des deux derniers sommets célébrés en Espagne, en 1992 à Madrid et en 2005 à Salamanque, l’Espagne se présente avec des signes de faiblesses extrêmement forts.
Dès la cérémonie d’inauguration, le ton est lancé, le roi Juan Carlos annonce « Nous avons besoin de plus d’Ibero-Amérique ». Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy appuie lui aussi ce constat : « Auparavant, l’Amérique latine était une opportunité pour l’Europe. Aujourd’hui l’Europe doit être une opportunité pour l’Amérique latine ». La récupération économique de l’Espagne ne passe pas seulement par l’Europe, mais chaque fois plus par l’Amérique Latine.
Cette fois, les débats se sont centrés sur les problèmes européens et leur répercussion à échelle globale. En général, les latino-américains ne comprennent pas la politique économique menée en Europe, eux qui avaient appliqué ces politiques économiques dans les années quatre-vingt.
Alors que l’Europe est plongée dans la récession, l’Amérique Latine se porte plutôt bien et l’Espagne et le Portugal sont devenus, en quelques sortes, des maillons faibles.
l’Amérique Latine n’a plus réellement besoin de l’Espagne. Le Brésil, Le Chili, l’Argentine (affaire Repsol) ou encore l’Equateur se sont progressivement détachés de la péninsule ibérique et la crise de 2008 a renforcé ce sentiment. Aujourd’hui ce ne sont plus les latino-américains qui viennent s’installer en Espagne mais bien l’effet inverse qui se produit du fait de la crise européenne.
Ce sommet détient un côté plutôt symbolique et aucun réel projet de coopération interétatique n’a été entrepris. La péninsule ibérique se raccroche donc comme elle peut à ses partenaires d’hier afin d’essayer de sortir la tête de l’eau. Quant à l’Amérique Latine, qui a créé la Communauté des Etats latinoaméricains et caribéens (CELAC), elle semble vouloir poursuivre la route de l’émergence en devenant de plus en plus autonome et en diminuant progressivement ses échanges avec l’Amérique du Nord et l’Europe qui ont (trop) souvent exercé une politique de supériorité envers elle.