Les Quatre Modernisations
Développées en 1963 par Zhou Enlai, qui annonça leurs principes cette même année à Shanghai, les Quatre Modernisations furent mises en place à partir de 1978 par Deng Xiaoping après la mort de Mao Zedong en 1976. L’objectif est de corriger les erreurs de la Révolution culturelle initiée par Mao
La mise en place de cette série de mesures impliqua le développement à la fois de l’agriculture, de l’industrie, de la défense nationale et des sciences et technologies. En effet, en 1976, à la mort de Mao, l’agriculture occupe encore 75% des actifs chinois : l’agriculture chinoise, peu modernisée, reste peu productive. La Chine de Mao, qui voulait supplanter l’URSS, connait aussi d’énormes retards en matière d’industrie sur son voisin soviétique. Sur un plan scientifique, le retard de la Chine s’explique par une imperméabilité forte au monde extérieur et notamment à l’Occident. Des universités et un équipement peu modernes ralentissent aussi le développement d’une culture scientifique et technologique chinoises.
Des réformes à l’origine du développement phénoménal de la Chine
Les réformes qui s’en suivirent furent clés et permirent de relancer la dynamique économique chinoise en adoptant une économie socialiste de marché. L’objectif de Deng Xiaoping était ainsi de mettre en route la puissance chinoise en développant le pays avec la volonté d’en faire une puissance de premier ordre à l’horizon du XXI° siècle, en copiant certaines réussites du Japon ou des quatre Dragons. Pour accélérer la croissance et la modernisation du pays, la Chine décida alors de s’ouvrir au commerce extérieur. Elle put ainsi acheter des machines occidentales pour développer son industrie par exemple.
De même, l’ouverture à l’investissement étranger permet à la Chine l’acquisition de nouvelles technologies, ainsi que d’un savoir-faire managérial qui faisait alors défaut dans le pays. Ainsi, en 1979, quatre Zones Economiques Spéciales (ZES) s’ouvrent à Shenzhen, Shantou, Zhuhai et Xiamen. Ces ZES bénéficient d’un régime juridique et fiscal particulièrement attractif pour les entreprises étrangères. Et malgré les événements sanglants de la place Tien’anmen en 1989, qui ont quelque peu ralenti le rythme des investissements étrangers, la Chine a réussi à attirer les entreprises étrangères tout en faisant comprendre au monde qu’il ne fallait pas se mêler de ses affaires internes…
Et si depuis le lancement de ces politiques, en 1978, certains appelèrent de leurs vœux à une « cinquième » modernisation, qui serait la démocratie, cette dernière ne fit clairement pas partie du projet du Parti Communiste chinois.