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Nouvel attentat meurtrier au Liban, le régime de Bachar el-Assad suspecté

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A plusieurs reprises, le régime de Bachar el-Assad avait menacé d’exporter le conflit syrien au Liban. Aujourd’hui, cela semble être chose faite : hier, pas moins de huit personnes dont le chef des renseignements de la police libanaise Wissam Al-Hassan ont été tuées lors d’un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, un attentat qui porte la marque du régime de Bachar el-Assad selon les autorités libanaises et qui, dans un pays depuis toujours déchiré par les désaccords communautaires tend à remettre la pérennité de la paix civile dans la zone en question. Alors le Liban, un pays de nouveau en voie d’embrasement?

Depuis maintenant près de trente ans, le Liban n’aura jamais vraiment connu la paix : après une guerre civile sanglante de 1975 à 1990, le pays aura immédiatement replongé dans le conflit et les distensions, malgré les bonnes volontés et les différents accords visant à réinstaurer une paix durable à l’intérieur de la région : depuis la fin de la guerre et l’accord de Taëf, jamais les tensions n’auront véritablement cessé au Liban, le dit accord restant encore à ce jour lettre morte et les désaccords communautaires encore présents.

Preuve de cela, malgré différentes clauses visant à amener à un désarmement progressif des groupes armés libanais, de nombreux mouvements paramilitaires continuent à sévir au Liban : à ce jour, le plus connu d’entre eux reste le Hezbollah, mouvement politique chiite libanais crée lors de la guerre civile libanaise en 1982 et dont l’action, au départ apparue en réaction à l’invasion du Liban par l’armée israélienne reste encore aujourd’hui d’actualité. Ainsi le Hezbollah fait-il aujourd’hui partie des suspects à la suite de l’attentat meurtrier d’hier, le lien entretenu entre d’une part le mouvement chiite et d’autre part le régime syrien étant désormais avéré.

Mais en dépit des a priori, le principal suspect n’est pas libanais sinon syrien : présent depuis maintenant plus de vingt ans au Liban, notamment depuis la fin de la guerre civile libanaise qui avait alors permis à la Syrie d’asseoir sa domination à l’intérieur du pays, ainsi le régime syrien fait-il encore aujourd’hui figure d’acteur majeur au Liban, l’assassinat de Wissam Al-Hassan, chef sunnite des renseignements des Forces de sécurité intérieure n’étant pas ici un hasard, celui-ci ayant notamment joué un rôle majeur dans l’enquête sur les différents attentats ayant secoué le Liban depuis 2005 et dans lesquels Damas avait là-aussi, un grand rôle à jouer.

Aussi à la suite de l’attentat meurtrier d’hier, le Liban est-il aujourd’hui en proie au doute et à l’interrogation :

Pour beaucoup, cet attentat signifia une nouvelle remise en question de la paix civile au Liban, la réaction de la communauté sunnite se faisant désormais attendre en réaction à l’attentat meurtrier d’hier, des premières manifestations de violence s’étant déjà fait ressentir à travers le pays.

En attendant, les condamnations de l’attentat ne cessent ne se multiplier à travers la planète, et notamment en Syrie où là-aussi, le régime a tenu à condamner l’événement.

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