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La discrète aide américaine dans le conflit malien : archétype de la politique étrangère d’Obama?

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Barack Obama a annoncé aujourd’hui qu’une centaine de soldats américains avait été déployée au Niger, près de Niamey, pour mener des opérations de collecte d’information en soutien aux troupes ouest-africaines et françaises actuellement en opération au Mali. Six semaines après le lancement de l’opération Serval, on peut s’étonner de la « timidité » de l’appui américain…

Le déploiement américain est modeste, tout comme le sont les ambitions de ces militaires. En effet, selon le Pentagone, ces personnels sont sur place afin de mener des missions d’espionnage aérien par le biais de drones non-offensifs. De plus, les drones en question, des PC-12, sont des modèles assez peu perfectionnés, dotés d’une autonomie très limitée et de capteurs d’une efficacité relative. On est bien loin des redoutables drones « Predators », pourtant abondamment utilisés en Afghanistan et au Pakistan, tant pour le renseignement que pour des frappes aériennes offensives.

Certes, le porte parole du secrétariat à la défense a souligné que cette force serait très probablement amenée à prendre de l’ampleur. Certes, les Etats-Unis fournissent déjà un soutien logistique à l’armée française, notamment pour le transport de troupes et de matériels. Néanmoins, il est un fait que le pays qui a lancé en 2001 la croisade contre le terrorisme ne semble pas pressé de prendre part à une nouvelle guerre, alors même que la plupart des analystes convient que la zone regroupant le sud du Sahara, le Sahel et l’Afrique occidentale est le prochain foyer du terrorisme islamique.

Cette posture américaine est en réalité emblématique de la nouvelle orientation de politique étrangère du président Obama : l’interventionnisme par alliés interposés.

Cette politique est assez inédite pour les Etats-Unis, le pays ayant toujours été tiraillé entre les deux grands courants que sont l’interventionnisme (dont le « père fondateur »est le président Wilson) et l’isolationnisme (théorisé par la célèbre doctrine Monroe).

Par cette stratégie, Obama tente de concilier trois objectifs a priori mutuellement incompatibles : la protection des intérêts américains au sens large partout sur le globe, la diminution drastique des dépenses militaires et la « non-exposition » sur la scène internationale (afin de soigner une image internationale mise à mal par G.W. Bush).

Concrètement, cela s’incarne et s’est incarné dans le retrait des troupes d’Afghanistan (en passant le relais aux troupes afghanes… et aux mercenaires), dans l’appui (décisif) aux forces franco-britanniques en Libye, et aujourd’hui au Mali.

Cette stratégie a-t-elle de l’avenir ? Pas sur le long terme, car elle repose sur l’existence d’alliés à la fois fiables, ayant des intérêts communs avec les Etats-Unis, possédant les moyens d’intervenir, et surtout la volonté de le faire. L’Amérique dispose de très nombreux alliés « régionaux » (Colombie, Philippines  Thaïlande, Arabie Saoudite,  Israël ), mais presque aucun ne dispose de réelles capacités de projection (à l’exception de la France et du Royaume-Uni), et surtout l’exemple pakistanais a montré que la fiabilité de ces alliés peut laisser à désirer.

Barack Obama a raison : les Etats-Unis ont besoin d’un nouveau modèle pour leur politique étrangère. Celui là n’est juste pas le bon.

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