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Nucléaire iranien : la divergence béante israélo-américaine

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Les discussions concernant le nucléaire iranien ont en partie échoué ce week-end à Genève, mais un accord semble relativement proche. Et cela déplait fortement à la diplomatie israélienne.

Un accord semble donc relativement proche au sujet du nucléaire iranien. Selon différentes sources, les pourparlers n’auraient échoué que par le refus français d’entériner l’accord tel quel et par le refus iranien de certaines clauses. Pour B. Obama, la victoire est quasi actée, tant celui-ci mesure les effets catastrophiques qu’aurait l’absence de tout accord par rapport à la signature d’un compromis imparfait. Pour son homologue israélien, B. Netanyahou, c’est tout l’inverse : il craint les conséquences négatives d’un tel accord, toujours intimement persuadé que la seule solution passe par la suppression pure et simple des capacités nucléaires iraniennes.

Les raisons de cette divergence sont de plus en plus nombreuses. Historiquement, elle tient à la personnalité des deux dirigeants, qui ont montré à de nombreuses reprises qu’ils se portaient réciproquement peu d’estime. Plus récemment, alors que la position israélienne n’a pas bougé, celle des Etats-Unis a évolué. Le grand défi de B. Obama est de réaxer les Etats-Unis sur la concurrence asiatique, en se défaisant peu à peu des questions moyen-orientales. Les raisons énergétiques comptent, bien évidemment, eu égard, notamment, à la fameuse Révolution du gaz de schiste. Très récemment, B. Obama s’est rendu compte qu’une présence militaire américaine importante dans la région n’avait plus lieu d’être, la substituant par l’utilisation massive de drones. B. Obama s’en est d’ailleurs vanté récemment, déclarant « je suis vraiment bon pour tuer des gens »*, dans l’indifférence la plus totale. Face à cela, B. Netanyahou a beau tenter de dire que le voisinage d’Israël n’a jamais été aussi dangereux, les Etats-Unis font la sourde oreille.

Un premier accord n’apaiserait pas les tensions

Ce qui s’achemine à Genève est donc la signature d’un premier accord multipartite, qui donnerait du temps au temps, temps qui est à la fois un allié et un ennemi. Israël se méfie d’un Iran capable de duper la communauté internationale malgré son changement de tête. Netanyahou ne relâchera jamais la pression, surtout qu’il sait qu’il peut compter sur un soutien sans faille d’une bonne partie du Congrès américain et d’un président Obama affaibli pour de multiples raisons (cas syrien, écoutes de la NSA, etc.). Tous deux pensent évidemment au cas extrême, celui d’une duperie de l’Iran qui profiterait du temps laissé par la communauté internationale pour poursuivre son enrichissement. Mais quand Obama place encore la résolution diplomatique comme objectif prioritaire, Netanyahou, lui, choisirait bien l’option militaire. Lui qui reste persuadé que ces Américains, qui n’ont aucune menace particulière à leurs portes, ne comprennent pas la situation unique dans laquelle se trouve Israël.

Au final, deux options s’offrent au monde : laisser quelques mois à l’Iran à l’issue d’un premier accord probablement imparfait pour montrer ses bonnes intentions, ou ne rien signer du tout. Obama veut la première, Netanyahou la seconde. Ce n’est pas la première fois que les objectifs américains et israéliens divergent. Mais d’ici à un possible consensus, la relation risquera d’être fortement mouvementée.

*Lire Double Down: Game Change 2012, Mark Halperin et John Heilemann

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