La traversée de la Méditerranée : un exercice périlleux
La Méditerranée détient le triste record du nombre de migrants morts. 3400 migrants auraient perdu la vie en un an.
C’est un rapport de l’agence des Nations Unies qui a mis en exergue ce phénomène qui fait de la traversée vers l’Europe Occidentale, une entreprise très dangereuse.
Depuis Janvier 2014 plus de 200 000 migrants ont tenté cette traversée dorénavant auréolée du titre « la plus dangereuse du monde ». Cette année ce sont presque 3 fois plus de personnes qui ont fui l’Afrique qu’en 2011, l’année du Printemps arabe ; époque à laquelle on aurait pu croire que la fuite vers des pays occidentalisés aurait été forte.
Mais aujourd’hui de nombreux conflits se sont installés sur le pourtour méditerranéen expliquant cette recrudescence de traversées de la part de migrants qui tentent de rejoindre des terres plus accueillantes.
Les populations qui fuient le plus sont la population syrienne qui représente presque 30% des migrants et les Erythréens plus de 17%.
La guerre civile qui s’éternise en Syrie et la forte répression qui sévit en Erythrée ont provoqué ce phénomène de masse. Les somaliens et les soudanais sont également concernés par ces migrations de masse.
Malgré cet « exode », la fin de l’opération « Mare Nostrum » a été annoncée par l’Etat italien.
Cette opération a pourtant permis de sauver des plusieurs dizaines de migrants qui ont tenté la traversée de la Méditerranée. L’Italie a suspendu cette opération qui avait été mise en place après le drame de Lampedusa, en Octobre 2013.
Près de 80% des arrivées de migrants se font pourtant en Italie et à Malte depuis les côtes libyennes.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR ou HCR dans l’espace francophone), basé à Genève, a émis des recommandations mettant en avant le respect du droit à l’asile. La HCR a en effet pointé du doigt la politique migratoire des Etats de l’Europe Occidentale qui se concentrent sur le maintien du flow d’étrangers en provenance d’Afrique du Nord.
Un texte de loi est actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale : ce texte a pour objectif d’améliorer ce droit à l’asile.
La Méditerranée est donc devenue la route la plus dangereuse pour ceux qui fuient la guerre. L’ONU précise que le Golf du Bengale dans le sud-Est asiatique et la mer des Caraïbes sont aussi des passages dangereux même s’ils sont moins exposés que la Méditerranée.
La Méditerrannée reste donc un passage obligé pour les migrants qui souhaitent souvent rejoindre Lampedusa, souvent encore considérée comme la porte de l’Europe. Ni Mare Nostrum que l’Italie a décidé d’arrêter, ni l’agence Frontex créé par les pays européens n’ont réussi à endiguer ce flux.