EuropeMéditerranée

La Méditerranée : une frontière entre deux mondes

Shares

La Méditerranée est la mer intérieure la plus vaste du monde : 2,5 millions de km², soit environ cinq fois la superficie de la France. C’est aussi une des mers les plus fréquentées au monde, et elle offre à ce titre un espace de transit entre l’Océan Indien et l’Océan Atlantique. Mais elle est aussi une interface entre deux mondes,  d’un côté l’Europe et de l’autre l’Afrique, c’est-à-dire deux continents qu’a priori tout oppose.

Au Nord, l’Europe jouit d’un développement certain, ce qui se traduit par des niveaux d’Indice de Développement Humain (IDH) très élevés qui atteignent jusqu’à 0,961 dans le cas de la France en 2007. A l’inverse, au Sud, des carences importantes apparaissent : l’IDH du Maroc n’est que de 0,654, celui de l’Egypte de 0,703. En effet, les progrès indéniables de ces pays sont malheureusement compromis par une démographie importante. Pourtant, tout ceci doit être nuancé : la Libye a par exemple un IDH supérieur à l’Albanie, dont la fécondité est aujourd’hui supérieure à la Tunisie.

Au niveau économique, là encore, les disparités sont profondes. Le PIB par habitant des pays de la zone euro est nettement supérieur à celui des autres pays du pourtour de la Méditerranée, y compris ceux d’ex-Yougoslavie. En Parité de Pouvoir d’Achat (PPA), il est par exemple de 27500 euros en Espagne en 2005 contre 7800 en Algérie à la même date. On parle ainsi d’« arc latin » allant de Valence à Rome pour désigner la côte la plus développée de la Méditerranée.

Pourtant, la Méditerranée peut aussi apparaître comme un espace qui relie deux continents. Ainsi, les flux migratoires du Sud vers le Nord sont particulièrement importants, même si ceux-ci sont souvent illégaux. De fait, de nombreux espaces sont le théâtre de telles migrations : détroit de Gibraltar, île de Lampedusa entre la Sicile et la Tunisie, Canaries, Bosphore, etc. Des déplacements de population se font pourtant également du Nord de la Méditerranée vers la côté Sud, en particulier dans le cadre du tourisme.

Mais la « Mare Nostrum » latine est aussi le lieu de nombreux échanges, de marchandises par exemple. Si les pays de la façade Nord importent majoritairement des hydrocarbures, de Libye ou d’Algérie notamment, les pays du Sud achètent surtout des produits manufacturés fabriqués au Nord. La dissymétrie des échanges est d’autant plus évidente que le Sud représente une part modeste du commerce des pays européens, alors qu’il en est tout autre pour les pays de la côte Sud.

Au final, les différences s’accentuent depuis plusieurs décennies entre Nord et Sud. Si le processus de Barcelone (aussi appelé Euromed), initié en 1995, visait à établit différents partenariats entre les deux rives, sa mise en place poussive n’a pas eu les résultats escomptés. Certes, il a été plus ou moins relancé en 2007 sous la présidence européenne française par la mise en place de l’Union pour la Méditerranée, mais les défis restent immenses et les moyens pour les relever toujours aussi réduits…

Shares

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *