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Le Sahara occidental sous tension : un conflit israélo-palestinien bis ?

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Alors que le terrorisme frappe en plein cœur du Sahara, par le biais de l’AQMI, un conflit, latent depuis des dizaines d’années, refait aujourd’hui surface, au Sahara occidental (ex-Sahara espagnol). L’armée marocaine a en effet lancé un assaut, en début de semaine, contre un camp de Sahraouis, à quinze kilomètres de Laâyoune, principale ville de la région. Ce territoire a été annexé en 1975 par le Maroc (au cours de la Marche verte), et depuis, le peuple sahraoui, et notamment le Front Polisario (force armée de la région)  en revendique la rétrocession.

Qu’est ce qui peut pousser Marocains et Sahraouis à s’intéresser à cette région si inhospitalière ? Difficile à dire, mais la Marche Verte de 1975 reste dans toutes les têtes, et le Front Polisario ne s’est toujours pas fait à l’idée de vivre dans un territoire annexé de fait par le Maroc. De là à établir une comparaison avec le conflit israélo-palestinien, il n’y a qu’un pas, mais celui-ci est très difficile à franchir, tant les situations sont différentes. Le Maroc profite, en tout cas, des gisements de phosphore de la région et agrandit sa zone de pêche. Rappelons qu’en 2003, l’ONU avait proposé l’autonomie de la région, sous souveraineté marocaine (difficile à croire malgré tout), ce que le Front Polisario avait accepté, à demi-mot (le but ultime pour les Sahraouis étant l’indépendance pure et simple de la région). Mais très récemment la situation s’est envenimée, avec la constitution du camp de Gdeim Izik par les Sahraouis, pour protester contre le manque d’emplois et la discrimination dont ils souffrent.

Mais déjà les critiques fusent. Passons sur les dénonciations de crimes contre l’humanité, proférées par Mme Haidar, surnommée la « Gandhi du Sahara ». Reste que cela ne peut que nuire à la tentative de reprise des négociations entre les deux parties, sous l’égide de l’ONU (qui a d’ailleurs délégué depuis quelques années la MINURSO sur place). Voilà un conflit sous-médiatisé, mais qui ne fait pas l’unanimité chez les grandes puissances. Autant la France parait défendre l’attitude marocaine, tout comme les Etats-Unis, autant l’Espagne, ancien colonisateur de la région, soutient la cause sahraouie (un Espagnol fait d’ailleurs partie des victimes de lundi). Néanmoins, l’indépendance parait difficilement possible, tant la région dépend économiquement du Maroc, avec un chômage de 25%. Mais elle représente un coût pour le Maroc, notamment militaire, estimé à 4000 millions d’euros par an. Cela fait beaucoup pour un tel territoire. Mais cela montre aussi à quel point le Maroc en a besoin et y tient.

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