Japon : situation critique à Fukushima
C’était il y a six jours. Le Japon était frappé par un séisme de magnitude 8,9. Peu après, le Premier Ministre japonais, Naoto Kan, s’était alors voulu rassurant, affirmant qu’aucune centrale nucléaire n’avait été endommagée par le choc. Mais le tremblement de terre suivi du tsunami ont eu raison des constructions du Nord-Est du Japon, et en particulier de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Très rapidement, la situation s’est détériorée. Après les réacteurs 1 et 2, c’est le réacteur 4 qui a explosé, provoquant une brèche de huit mètres dans l’enceinte de confinement. L’état des piscines 3 et 4 est critique, puisqu’elles seraient rentrées en ébullition. La température dans les réacteurs 4, 5 et 6 est également très inquiétante. Actuellement, le réacteur 2 suscite également d’immenses inquiétudes puisque de la fumée s’en échappe. Afin de refroidir le réacteur, des hélicoptères et des camions de l’armée se sont succédés afin de larguer de l’eau sur la centrale. Mais les largages par hélicoptères ont dû être interrompus à cause de la trop forte radioactivité sur le site. Les ingénieurs japonais sur place sont d’ailleurs en danger de mort tant les quantités de radioactivité sont élevées. Tepco, le gestionnaire du site, a annoncé que l’électricité, qui pourrait permettre de relancer les systèmes de refroidissement, ne serait pas rétablie avant vendredi matin. La France a de son côté annoncé l’envoi de 95 tonnes de bore au Japon, élément qui retarde le processus de fusion nucléaire. Et alors que la Chine a demandé au Japon plus de transparence sur les répercussions entrainées par les rejets nucléaires, Wikileaks a dévoilé certaines mises en garde de l’AIEA à l’égard du Japon datant de 2008 et indiquant qu’un séisme pouvait poser des « problèmes sérieux » aux installations nucléaires nippones.
Pour l’instant, les rejets toxiques représenteraient l’équivalent du dixième de ce qu’a rejeté la centrale de Tchernobyl en 1986. Mais, tandis que le froid et la neige s’abattent sur les sinistrés, la situation pourrait rapidement empirer. La zone d’évacuation a été élargie à un rayon de trente kilomètres autour des centrales de Fukushima, mais c’est désormais toute la population qui migre vers le Sud du pays. Il faut dire que la tension est maximale autour de Fukushima, d’autant que les vents pourraient ramener les particules radioactives sur le pays et notamment la capitale, Tokyo.