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Syrie : la situation empire, que fait l’étranger ?

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Le régime de Bachar el-Assad est passé à la vitesse supérieure dans sa campagne de répression des troubles qui agitent actuellement l’Ouest et le Sud de la Syrie. Des forces appuyées par des chars se sont déployées dans les villes du Sud et notamment autour de Deraa, foyer de la contestation.

En cela, Bachar el-Assad, président depuis 2000, réitère ce que le père, au pouvoir de 1970 à 2000, avait fait en février 1982. La répression, menée par Hafez el-Assad après un moment d’hésitation, avait écrasé la rébellion d’alors en faisant au moins 10,000 morts. Les arrestations se multiplient : l’observatoire syrien des droits de l’homme en a enregistré 9,000 en tout dont au moins 2,800 au cours de la semaine dernière. Des snipers tirent sur les manifestants et des chars auraient ouvert le feu sur des habitations à Harra. Ce virage répressif s’explique par la peur du clan Assad d’un scénario à la Gorbatchev : un léger relâchement dans l’autoritarisme du pouvoir se traduit par la chute du régime. Les récents événements des révolutions tunisiennes et égyptiennes poussent le pouvoir à se crisper et à suivre la voie de l’Iran, qui a écrasé le début de révolte qui avait tenté d’émerger en février. Le régime a d’autant plus de raison de s’inquiéter que les causes du mécontentement sont les mêmes qu’en Tunisie et en Égypte : une population jeune pauvre, qualifiée mais au chômage, prise par la hausse des prix exige la chute d’un régime mafieux.

Mais si les pays occidentaux ont poussé au départ de Ben Ali, puis de Moubarak et enfin agissent militairement en Libye pour faire tomber Kadhafi, leur silence sur la situation est retentissant. « Les chars, les balles et les matraques ne mettront pas fin aux défis politiques et économiques que la Syrie doit relever » a déclaré aujourd’hui Hillary Clinton. Quant à Catherine Ashton, elle a annoncé envisager étendre à Bachar el-Assad les sanctions qui pèsent sur les autres membres du clan. Des réactions plutôt tièdes si l’on compare la situation à celle de la Libye. Certes, les morts ne se comptent pas par milliers, 600 à ce jour, mais le clan Assad ne fait pas mystère de ses intentions. La retenue des occidentaux et des États voisins de la Syrie se comprend par la place stratégique du pays. Israël n’a aucun intérêt à voir ce pays basculer dans une majorité sunnite avide de revanche, le pays doit déjà faire face à la réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Le Liban est au bord de la guerre civile et la Turquie ne tient pas à voir un chaos se développer à ses portes.

Si une révolution doit déposer le régime en Syrie, son impact sera bien plus important sur le Moyen-Orient celui des révolutions tunisiennes ou égyptiennes. Si important que personne n’a vraiment envie de savoir ce qu’il adviendra.

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