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BP s’enferre, Obama colère…

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La catastrophe écologique dans le Golfe du Mexique, provoquée par le naufrage de Deepwater Horizon exploitée par British Petroleum (BP), a fait l’objet d’un bref entretien à bâtons rompus entre journalistes, Obama et Cameron, le mercredi 21 juillet 2010. Celui-ci a déclaré qu’il entendait « complètement la colère qui existe à travers les Etats-Unis » et qu’il était urgent que « BP bouche la fuite, nettoie la zone et paie des indemnisations justes ». La gestion de la catastrophe par la compagnie continue d’être décriée, non seulement par les autorités nord-américaines et britanniques, mais plus largement par la population. Cette marée noire empoisonne le milieu marin, mais également la vie de tous les habitants des zones affectées, notamment ceux du Mississippi, de la Floride, du Texas, de l’Alabama ou encore de la Louisiane, vivant de l’activité piscicole ainsi que du tourisme. D’ailleurs, mardi 20 juillet 2010, Ronald Sepulvado, employé de la compagnie, a déclaré publiquement qu’il avait préalablement averti sa hiérarchie d’une fuite de fluide sur un système de sécurité plusieurs semaines avant que survienne la catastrophe. Ainsi, par la dénonciation médiatisée de cet embrouillamini quant à la gestion interne des affaires du géant pétrolier, celui-ci demeure bien mal en point. Son président, Tony Hayward, fait d’ailleurs l’objet de pressions grandissantes depuis le début de la marée noire, bien que BP continue d’affirmer son ferme soutien au susdit président, le porte-parole de la compagnie déclarant, le 21 juillet, qu’ « il a le plein soutien du conseil d’administration et restera à son poste ». D’autant que selon le Times, la démission de Tony Hayward permettrait à BP de renforcer ses positions défensives face aux vampirismes de Royal Dutch Shell ou encore Exxon Mobil. Robert Dudley, chargé des opérations de nettoyage dans la zone affectée par la marée noire, est pressenti pour prendre sa succession.

Il faut dire que l’éventualité même que le pétrole compressé, emprisonné dans le puits obstrué par un gigantesque entonnoir, ne crée des écornures et se dissémine à nouveau dans l’Océan Atlantique, constitue la crainte majeure des autorités ainsi que des dirigeants de BP. « Nous voulons éviter tout dégât irréparable qui déboucherait sur des fuites non contrôlées au fond de l’océan », a déclaré l’Amiral Thad Allen, responsable des opérations de lutte contre la marée noire pour l’administration. Pour ce faire, BP a conclu mardi 20 juillet 2010 un accord avec la compagnie nord-américaine Apache pour lui vendre quelques sept milliards de dollars d’actifs, dégageant ainsi les fonds nécessaires à l’indemnisation des victimes de cette catastrophe écologique.

La crise que traverse actuellement BP est révélatrice, en claire, d’une profonde mutation à l’œuvre : pour la première fois est envisagée la possibilité d’une véritable « faillite » d’une compagnie pour des actions dégradant l’environnement. Un mal pour BP, un bien pour l’humanité… cette formule joue dans les têtes de chacun, n’est plus une formule incantatoire, vide de sens… L’on en viendrait alors à préférer la santé environnementale à la santé économique d’un géant chargé de la gestion du pétrole à l’aune de ses intérêts… une victoire.

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