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L’été noir de la Chine

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Au début de l’été, les Bourses chinoises plongeaient et c’est le même phénomène qui tend à se reproduire. Au niveau monétaire, la Chine a pris la décision de dévaluer à plusieurs reprises le yuan au cours de l’été. Les signes négatifs s’accumulent pour la Chine.

La dévaluation du yuan vue à travers le taux de change vis-à-vis du dollar (source : Petrex)
La dévaluation du yuan vue à travers le taux de change vis-à-vis du dollar (source : Petrex)

L’été a été particulièrement noir pour la première puissance économique mondiale. Sa croissance s’affaiblit (7% contre 10% de croissance du PIB en moyenne ces dix dernières années), ses bourses vacillent, et les explosions suspectes au port de Tianjin, l’un des poumons du commerce économique national, ont fortement affecté l’économie mais aussi la crédibilité politique du pouvoir en place. Néanmoins, ces constats ne sont pas les plus inquiétants. En effet, la décision du pouvoir central de dévaluer à plusieurs reprises le yuan, mi-août, est de bien plus grande ampleur.

Depuis de nombreuses années, la Chine subit des critiques justifiées sur les sources de sa compétitivité commerciale : des conditions sociales indignes de la grande puissance que la Chine aspire à être. Elle subissait également des critiques sur sa politique monétaire, largement responsable de l’attractivité du pays par rapport à ses concurrents mais également ses acheteurs. En effet, le pays a longtemps tout fait pour sous-évaluer sa monnaie, rendant ses exportations hypercompétitives par rapport aux pays vendant en dollars ou en euros, par exemple. Or, il semble que ce temps soit révolu, le yuan s’étant fortement apprécié ces toutes dernières années. Ainsi, la décision de la Banque centrale chinoise d’abaisser son taux de référence, revenant de facto à une dévaluation, est la manifestation de cette nouvelle tendance.

Néanmoins, cette décision a de quoi surprendre. Elle ne peut être uniquement être la conséquence de la baisse des exportations chinoises enregistrée ces derniers mois. Elle contredit également la volonté chinoise d’apparaître comme une puissance respectable, n’usant pas de la monnaie comme arme commerciale et économique. Or, il ne s’agit rien d’autre qu’une dévaluation compétitive, pratique couramment utilisée par pays riches et en développement lorsque nombre de signaux virent au rouge. Mais lorsqu’une dévaluation compétitive est pratiquée par le pays soi-disant le plus compétitif à l’exportation, c’est que le mal est bien profond.

Le feu dans la maison chinoise ? Pas tout de suite

La soudaineté de cette décision ainsi que le contexte défavorable que rencontre la Chine actuellement ne doivent pas faire oublier que cette dévaluation devait intervenir à un moment ou à un autre, tant la Chine surfait sur une monnaie qui s’appréciait de plus en plus, malgré les dires de ses rivaux américains ou européens. Cette intervention a également pour but de réduire la croissance des fuites de capitaux, amoindrissant les réserves de la Banque Centrale, qui restent néanmoins à un niveau très élevé. La santé chinoise n’est pas mauvaise : elle reste seulement moins bonne que ces dernières années, le contexte actuel n’étant qu’un contrecoup logique de plusieurs années de trop forte croissance.

La Chine reste donc à surveiller, de par la concomitance de mini-crises boursière, économique, monétaire et politique. D’un point de vue monétaire, il y aura crise lorsque le taux de change du yuan deviendra fixe par décision du pouvoir central. Cela reste à ce stade hautement hypothétique, mais doit faire réfléchir le pouvoir central sur la nature réelle de la croissance exponentielle obtenue ces dernières années.

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