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Le nucléaire birman : la Russie complice ?

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L’Iran et la Corée du Nord sont l’objet de toutes les attentions depuis des mois, mais un pays entretient le doute quant à sa technologie nucléaire : il s’agit du Myanmar (nom donné par la junte au pouvoir à la Birmanie). Les liens entre le Myanmar et la Chine ne sont plus à prouver, mais on peut noter quelques signes de friction entre les deux pays, notamment depuis 2007  quand la Chine critiqua la junte, souhaitant que celle-ci mette fin à l’inertie politique régnant.

C’est à ce moment là que la coopération avec les Russes entre dans une nouvelle phase. La Russie aide le Myanmar (via l’entreprise d’Etat Rosatom) à se doter d’un réacteur nucléaire de dix millions de mégawatts (largement insuffisant pour fabriquer une bombe nucléaire…), à des fins purement pacifiques, de concert avec la formation par la Russie de spécialistes, qui seront responsables ensuite de ce projet en Birmanie. A vrai dire, rien n’interdit au Myanmar de se doter d’une telle technologie, surtout depuis que celle-ci a ratifié le Traité de Non-prolifération (le TNP) en 1992.

On retrouve donc à peu près la même situation qu’en Iran, à quelques exceptions près. Certes, pour tous les observateurs, le Myanmar n’est pas (encore) un danger nucléaire, mais le doute subsiste malgré tout. Les installations birmanes ont beau être, normalement, sous le contrôle des Nations Unies et de l’AIEA, on peut noter un certain manque de transparence, pouvant faire craindre tous types de choses. Un autre problème, également, peut venir du fait que la Russie empêche depuis quelques années toute mesure du Conseil de Sécurité contre le Myanmar, en usant de son droit de veto. En effet, le Conseil souhaitait prendre des mesures contre la junte et son non respect des droits humains les plus fondamentaux, mais sans succès.

Bref, ce problème birman apparait comme purement secondaire, au moins en ce qui concerne ses projets nucléaires (un peu moins sur son absence de libertés politiques). Mais, au vu de la tournure qu’ont récemment pris les dossiers nord-coréen et surtout iranien, le Myanmar pourrait rapidement devenir la tête de turc des Occidentaux, surtout  s’il fallait apporter un soutien sans faille à l’opposante Aung San Suu Kyi. Et déclencher, certainement, les fortes réticences chinoises et surtout russes…

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