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L’UE choisit l’austérité jusqu’en 2020

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Au bout de quelques heures de négociations que l’on pensait âpres et disputées, l’Union Européenne a donc opté pour un budget sur la période 2014-2020 inférieur au précédent budget voté. Au-delà de ces choix économiques discutables, il s’agit d’un révélateur des forces en présence en Europe.

Il y avait du pathétique à voir les dirigeants des deux premières puissances européennes, A. Merkel et F. Hollande s’embrasser à la veille d’un sommet européen historique. Tout le monde connait le désaccord politique et humain entretenu par ces deux-là, désaccord encore plus mis en évidence lors des discussions sur le dernier budget européen. La réalité n’est pas à voir dans les pseudo-accords franco-allemands ayant permis de lancer quelques plans de soutien à différentes économies européennes fin 2012 ou dans la belle cérémonie fêtant un demi-siècle d’amitié entre les deux pays. Elle est tout autre : F. Hollande s’est résout à accepter la ligne dure germano-britannique, faute de proposer une réelle alternative !

On ne peut que louer l’initiative hollandaise de recoller les bouts d’une Europe qui n’en est plus une, définitivement partagée entre un Nord  vertueux et un Sud dépensier. Mais elle était perdue d’avance, tant on ne voit pas comment les pays du Sud pouvaient rallier à leur cause des pays leur demandant des engagements énormes depuis le déclenchement de la crise. Au moins s’est-il préoccupé de sauver les énormes avantages français conquis grâce à la PAC, à peine touchée par les restrictions du budget 2014-2020.

L’axe franco-allemand secondaire par rapport à l’entente Merkel-Cameron ?

Après ce sommet, il n’y a pas de gagnant, tant l’Europe parait ne pas comprendre le mal dont elle est atteinte. Néanmoins, plus que l’Allemagne, c’est le Royaume-Uni qui a bien tiré son épingle du jeu. Comme souvent, les Britanniques ont montré leur habile talent de négociateur, emberlificotant le reste de l’Europe, trop apeuré à l’idée de critiquer Londres et la City. Le relatif silence exprimé par les Européens à l’annonce du référendum britannique ne présage guère de lendemains optimistes. Les Vingt-six donnent presque l’impression de s’être déjà fait une raison au sujet du cas britannique.

Au global, l’axe Berlin-Londres prendrait-il le pas sur l’historique relation entre Paris et Berlin ? La légendaire langue de bois politique répondrait que non, car « l’Allemagne a besoin de relations équilibrées avec ses grands partenaires afin de mieux faire fonctionner l’Europe ». Cependant, en réalité, le « non » clairement exprimé par A. Merkel à F. Hollande au sujet d’une politique monétaire visant à déprécier l’euro montre une fois de plus la supériorité de Berlin sur Paris concernant les orientations politico-économiques européennes. France 0 – Allemagne 1. Sans match retour.

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