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Les Etats faillis, territoires vulnérables sur la scène internationale

Le Fragile State Index 2014 met en avant l'instabilité historique de certains pays, considérés comme des États faillis.
Le Fragile State Index 2014 met en avant l’instabilité historique de certains pays, considérés comme des États faillis.

Au sens littéral du terme, un État failli est celui qui a entamé sa décomposition. Né de l’imagination des géopoliticiens à la fin de la guerre froide dans le cadre de la dislocation de l’URSS, il fût officialisé par Fund for peace en 2005, par le biais du Failed States Index, désormais Fragile States Index, qui classe les États en 12 catégories en fonction de leur fragilité politique et économique. Véritables épines pour la paix et la sécurité internationale, ils représentent une opportunité pour des groupes armés qui profitent d’une situation chaotique pour installer leur autorité.

Une existence historique aux illustrations contemporaines

Cette situation se caractérise par la fragilité notable des institutions publiques de l’Etat, la perte de confiance dans le système de sécurité et le pouvoir démocratique, qui laisse une brèche ouverte aux acteurs non étatiques, à l’instar des seigneurs de guerre chinois entre 1912 et 1925. L’Etat n’est plus en mesure d’assurer les fonctions régaliennes qui lui sont attribuées.

Aujourd’hui, l’exemple le plus illustre en est la Somalie. Petit Etat de la Corne de l’Afrique, au cœur d’un conflit qui dure depuis 24 ans et qui a mis à terre tout espoir de stabilité nationale, elle a été qualifiée en 2009 de « pays le plus dangereux du monde » par le journaliste Jeffrey Gettleman. Mais cela a pu concerner également la Bosnie, Haïti, le Congo ou encore l’ex-Yougoslavie. Selon le classement de Fund for peace, en 2014, les 10 États les plus fragiles actuellement seraient représentés par le Sud-Soudan, la Somalie, la République Centrafricaine, le Congo, le Soudan, le Tchad, l’Afghanistan, le Yémen, Haïti, et le Pakistan.

Les tentatives de la communauté internationale de restaurer la stabilité politique dans les États faillis

La montée du terrorisme international et la crainte des États occidentaux de voir son influence s’étendre à des régions déjà instables pousse la communauté internationale à agir, parfois en influant directement sur la reconstruction de l’État fragilisé. Selon Francis Fukoyama, le nation building « consiste à créer puis à renforcer les institutions sensibles d’un pays tel les forces armées, la police, l’institution judiciaire, la banque centrale, le système bancaire, le service de la santé, … ». Il est au centre de la stratégie américaine sur la scène internationale, sous le prisme de l’humanitaire tout d’abord sous la présidence de Bill Clinton (1993-2001), puis sous celui de la guerre contre le terrorisme depuis 2001. Historiquement, l’avatar de ce type d’intervention est représenté par le Kosovo, au sein duquel l’ONU via l’UNMIK, l’UE et l’OSCE, ont été en charge de mettre en place une structure étatique crédible. Autre exemple, la Somalie et l’intervention américaine de 1993 intitulée « Restore hope », ou encore plus récemment la Centrafrique par le biais de la MISCA.

Ces interventions souffrent cependant d’une remise en question de leur légitimité, mais aussi de leur crédibilité au regard des résultats obtenus. La plupart des États dits faillis ou déliquescents dans lesquels les grandes puissances sont intervenues ne semblent aujourd’hui pas pouvoir se parer d’une réelle stabilité. Les évènements récents en Somalie, et l’attaque d’un convoi de l’ONU ayant tué 4 personnes à Mogadiscio en sont l’illustration même.

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