La violence sévit encore à Sao Paulo
Sao Paulo connaît une recrudescence de violence qui pose des questions sur la gestion des conflits internes au Brésil.
Sao Paulo vit une vague de violence extrême, à tel point que des recommandations surprenantes ont été proférées telles que « évitez de sortir de chez vous après 16h ou en tout cas pas seul ». Depuis deux mois, et particulièrement depuis le 24 octobre, le nombre d’assassinats dans la ville brésilienne la plus peuplée a explosé. Les victimes viennent des fusillades entre policiers et criminels, exécutions sommaires ou balles perdues.
« Nous vivons un climat d’extrême insécurité, de peur. Les gens ne se sentent pas en sécurité devant cette de vague de crimes » a déclaré l’évêque auxiliaire de Sao Paulo, Milton Kena Junior. Les assassinats et les attentats violents se sont étendus dans toute la région métropolitaine, où en deux mois (Septembre et Octobre) ont été enregistrés pas moins de 1000 homicides soit 31% plus que durant la même période en 2011.
Derrière ces meurtres, on trouve deux acteurs principaux : le PCC groupe criminel créé en 1993 en défense du droit des prisonniers et surtout maître du narcotrafique à Sao Paulo ; et la Police Militaire.
Les autorités n’admettent pas l’ampleur du conflit, et par conséquent tentent de faire savoir qu’ils ont encore le contrôle ce qui convainc de moins en moins les résidents de la ville. Le fait que les policiers fassent partie des victimes ne serait pas anodin. En effet, depuis le mois de mai, il y a eu 93 exécutions de policiers. Les meurtriers, bien renseignés, profitent de leurs jours libres pour les exécuter. Ce qui laisse aussi à penser que des abus policiers auraient été commis envers des trafiquants qui auraient été exécutés sans jugement, l’heure des représailles est donc arrivée.
En dépit de cette augmentation de la violence impressionnante, Sao Paulo ne fait pas partie des états les plus violents du Brésil. L’année passée, l’état atteignait 10.1 homicides pour 100 000 habitant loin des 44.8 de l’état Espiritu Santo. A titre de comparaison, l’indice du Honduras atteignait 92, un des plus forts au monde.
Malgré tout, le Brésil, pays intégrant des BRIC, et amené à devenir une grande puissance mondiale économique et politique, devra régler ses nombreux problèmes internes si il veut réussir à s’imposer à échelle mondiale et devenir crédible aux yeux du monde.