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La France intervient militairement au Mali

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François Hollande a confirmé aujourd’hui que des forces armées françaises étaient intervenues au Mali pour repousser l’offensive des militants islamistes. Il a également affirmé que les troupes françaises resteraient dans le pays « le temps nécessaire ».

En envoyant l’armée, le président français répond à un appel à l’aide lancé officiellement par le président malien, Dioncounda Traoré. En effet, depuis hier, la situation s’est considérablement aggravée dans le pays. Après plusieurs semaines d’une trêve de fait, les islamistes ont relancé l’offensive et vaincu l’armée malienne à Konna, s’attaquant désormais au sud du pays.

Face à cette situation, plusieurs questions se posent.

La France a-t-elle le droit d’agir ?

La résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU du mois dernier a seulement autorisé l’intervention d’une force armée sous conduite africaine, potentiellement soutenue par d’autres pays, pour aider l’armée malienne. La France n’a donc a priori pas encore reçu d’autorisation claire et formelle. Néanmoins, Paris répond à une demande directe des autorités souveraines maliennes, et il est fort probable que le Conseil de Sécurité aille dans son sens face à l’urgence de la situation… Affaire à suivre.

Comment expliquer une intervention aussi rapide ?

Sans mettre en doute la capacité de projection de l’armée française, on peut s’étonner de la vitesse de déploiement des soldats français, qui n’ont eu besoin que de quelques heures pour engager le combat. Cela s’explique aisément : la France dispose ne plusieurs bases permanentes en Afrique, dont notamment une au Sénégal, pays riverain du Mali permettant une action aussi prompte.

La France est-elle seule à avoir répondu à l’appel du président Traoré ?

A priori non. Le Nigéria et le Sénégal auraient immédiatement emboité le pas à la France, mais cette information n’est pas encore avérée. Pour l’instant, Paris a reçu le soutien (politique uniquement) de la Grande Bretagne et de l’Allemagne, et l’UE, par la voix de Catherine Ashton, a appelé à une accélération des opérations. Il y a fort à parier que, dans les jours qui viennent, plusieurs pays (majoritairement africains) rejoignent ce qui ressemblera vite à une coalition. La CEDEAO (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), qui devait mener l’intervention ONU planifiée en Septembre,  rejoindra très probablement la France. C’est du moins à espérer. L’hexagone n’a ni la volonté, ni la capacité de gagner cette guerre seul aux côtés d’une armée malienne exsangue.

Le retour de la Francafrique ?

C’est très probablement une des premières craintes des autorités française : intervenir militairement dans une ancienne colonie, compte tenu du passé chargé de la France en la matière (Tchad, RDC, Gabon, Côte d’Ivoire), présente un risque politique majeur. Néanmoins, sans porter de jugement sur la pertinence de l’intervention, on peut pragmatiquement constater que la France était le seul pays au Monde à pouvoir agir aussi rapidement pour porter un coup d’arrêt à l’offensive islamiste.

Un nouvel Afghanistan ?

Voilà probablement la question la plus importante… Question à laquelle il est strictement impossible de répondre pour le moment !

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