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« Le pape, combien de divisions ? »

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Le second conclave du XXIème siècle s’ouvrira mardi à Rome. Le monde entier guettera la fameuse fumée blanche. Un tel engouement pour la désignation du 266ème successeur de Pierre  peut-il s’expliquer par le rôle que celui-ci jouera sur la scène mondiale ?

Dans la liste des personnalités ayant œuvré pour le dialogue Est-Ouest durant la Guerre Froide, Jean-Paul II ressortira sûrement parmi les premiers. A contrario, après la Seconde Guerre mondiale, Pie XII avait été abondamment critiqué pour sa neutralité face aux atrocités  commise par les nazis. Plus récemment, Benoît a contribué au dialogue interreligieux, notamment grâce au rapprochement amorcé avec le monde musulman. Les  papes peuvent ainsi marquer de leur empreinte la scène géopolitique internationale, mais en définitive, les engagements de chacun dépendent de ses convictions personnelles.

« Le pape, combien de divisions ? » Telle était la réponse de Staline à Churchill qui lui demandait de respecter les libertés religieuses en Europe de l’Est. Il lui signifiait ainsi l’impuissance militaire du Vatican, Etat de 0,44m2  pour 832 habitants… S’il n’a diplomatiquement et militairement aucun poids, le Pape a en revanche une portée symbolique extrêmement forte. Avec près d’1,2 milliards de fidèles répartis sur toute la surface du globe, sa résonnance est mondiale et ne cesse de croître : Si le nombre de fidèles pratiquants a diminué de 1% en Europe en 20 ans, il a progressé de 29% au global dans le même temps.

La question de l’influence du prochain pape sur les gouvernants de ce monde reste aujourd’hui ouverte.

Les conflits du XXIème siècle opposent des acteurs de nature très diverse. Le temps de conflits interétatiques où le pape pouvait apparaître en médiateur semble aujourd’hui révolu. De nombreux embrasements actuels sont dus à  l’extrémisme religieux. A ce titre, il est difficile d’imaginer que le chef d’une religion, fut-elle la première religion mondiale, puisse apparaître en sauveur. Le pape devra en outre déjà résoudre dans son propre camp la question épineuse de la réintégration des intégristes, chantier polémique  entamé par son prédécesseur Benoît XVI. Pour autant, le pape peut faire entendre sa voix sur la scène internationale. Une prise de position  audacieuse du pape comme  un positionnement fort face aux conflits issus du Printemps arabe ou n appel au respect des droits de l’homme en Syrie pourraient amorcer une réaction internationale. A contrario, un discours mal perçu ou  trop à contre-courant et ce peut-être le l’indignation générale. Le pape enthousiasme, le pape déçoit, le pape horripile, mais le pape ne laisse pas indifférent.

 

Si en Europe, le temps du « club chrétien » européen d’Helmut Kohl semble être révolu, la déchristianisation ne touche pas aux racines culturelles du vieux continent, intimement mêlées au christianisme. Dans le reste du monde, des prises de positions fortes face au développement sont attendues. Le futur pape ne prêchera pas dans le vide.

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