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Sans Président, quel avenir pour la Centrafrique ?

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L’ex-Président Centrafricain Michel Djotodia, s’est envolé pour Cotonou au Bénin, deux jours après avoir annoncé sa démission. Celle-ci n’avait pas eu immédiatement les effets escomptés à Bangui, les affrontements entre chrétiens et musulmans ayant redoublé dans la nuit de vendredi à samedi. Le retour au calme commence à se faire sentir ce week-end, mais l’avenir du pays reste incertain.

Elle était attendue depuis longtemps. La démission du Président centrafricain a eu vendredi 10 janvier, soit près de 10 mois après le début des émeutes en Centrafrique. Michel Djotodia et son premier ministre Nicolas Tiangaye ont quitté le gouvernement puis la Centrafrique ce week-end, faisant espérer la fin des affrontements dans le pays. Pour autant, au moment du départ, c’est la peur qui a envahi les rues de Bangui. En effet, , la démarche n’a pas immédiatement le succès attendu : les affrontements ont repris de plus belle dans la nuit de vendredi à samedi entre les Seleka (musulmans, partisans de Djotodia) et les milices anti-balakla (chrétiens, opposés à Djotodia).

 Il semblerait que l’on s’achemine ce dimanche vers un retour au calme, certains témoins faisant même état de fraternisation entre combattants Seleka et miliciens anti-Balaka.

Pour autant, dans les autres quartiers de la capitale, l’hostilité est toujours présente. Par ailleurs, les rapatriements de civils des pays voisins, organisés par l’Office International des Migrations (OIM), qui devaient débuter samedi, ont été lancés comme prévu. L’OIM estime à 33 000 le nombres d’étrangers présents en Centrafrique nécessitant une évacuation urgente.

Après une escale à N’Djamena au Tchad, Djotodia s’est envolé pour le Bénin, qui a accepté de l’accueillir à la demande de la CEEAC (Communauté économique des Etats d’Afrique centrale), pour contribuer « au retour de la paix en Centrafrique » selon les mots du porte-parole du gouvernement béninois. Souhaitant ne pas laisser le pouvoir vacant, la Cour Constitutionnelle a chargé dès samedi Alexandre-Ferdinand Nguendet- président de la Conseil National de Transition – d’organiser sous 15 jours l’élection d’un président intérimaire. Durant cet intervalle, il assurera la transition à la tête du gouvernement. Se présentera-t-il lui-même ? Ses soutiens assurent qu’il pare pour l’instant au plus urgent mais il a dès aujourd’hui choisi de s’adresser à la nation, exhortant à la fin des affrontements et au soutien de l’action gouvernementale afin de rétablir l’ordre et la sécurité dans la capitale. A l’heure actuelle, 1600 soldats français (dans le cadre de l’opération Sangaris) ainsi que 4000 soldats africains (force MISCA)  sont déployés en Centrafrique afin de mettre fin aux affrontements. L’Union Européenne a annoncé également qu’elle envisageait de déployer des soldats en renfort.

 

Le conflit a déjà fait des centaines de morts et près d’un million de déplacé, soit un quart de la population du pays. Le gouvernement de Djotodia, principale source de conflit entre les deux camps étant parti, ceux-ci n’ont, de leur propre aveu, plus de raisons de combattre. Pour autant, tous les observateurs s’accordent à dire que le calme retrouvé est précaire, l’ONU allant jusqu’à prévoir une catastrophe humanitaire imminente.

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