Violences contre les chrétiens : le Pape François lance un appel à la paix
La vague de violence qui secoue la communauté chrétienne dans le monde n’a pas échappé au Vatican. Bénéficiant d’un statut de guide spirituel sur la scène internationale, la consécration du rôle politique attribué à la papauté avait déjà été prouvé par ses prédécesseurs dans le cadre de la résolutions de conflits internationaux. Ce nouvel appel à une « volonté commune de pacification » intervient dans un contexte international sensible, marqué par la poussée des conflits communautaires.
Un statut particulier en droit international
Si le Pape est avant tout reconnu pour sa fonction de chef spirituel des chrétiens, le Vatican, qu’il régit est considéré comme un véritable « sujet de droit international », ce qui lui permet notamment d’entretenir des relations diplomatiques avec d’autres acteurs de l’échiquier mondial, tels que les Etats, les ONG, ou encore les organisations internationales. Non membre des Nations-Unies, il y possède, tout comme la Palestine, un statut de membre permanent. Si la crédibilité de son intervention dans les affaires géopolitiques peut soulever des interrogations, l’attribution de ce statut juridique légitime l’existence d’un droit de regard sur de nombreux conflits. C’est ainsi qu’en mai 2014, lors de sa visite en Terre Sainte, le Pape François a notamment demandé qu’une solution ferme soit trouvée au conflit-israélo-palestinien. Il peut également bénéficier d’un statut officiel de médiateur en matière de litiges entre Etats, comme ce fût notamment le cas pour Jean-Paul II en 1970 lors du conflit territorial du Beagle, opposant l’Argentine et le Chili pour l’attribution des îles Lennox, Nueva et Picton.
Une intervention nécessaire pour protéger la communauté chrétienne
Cette fois-ci cependant, le Pape François, nommé en mars 2013, a fait le choix des mots, pour dénoncer un « silence complice ». Celui de l’ensemble de la société internationale. Egypte, Syrie, Irak, Kenya, Nigéria. Autant d’Etats où les conflits internes et la montée en puissance de groupes terroristes font rage, créant ainsi une stigmatisation et une vague d’oppression envers les différentes communautés chrétiennes, souvent minoritaires. Lors de son discours « ubi orbi » dans le cadre de la veillée pascale, qui célèbre la résurrection de Jésus, le Pape a exhorté les chefs d’Etats et de gouvernement à « ne pas rester inerte face à l’immense tragédie humanitaire en Syrie et en Irak » et a appelé « à mettre fin aux violences qui frappent la minorité copte en Égypte ». Plus largement, ce dernier a affirmé qu’une recherche de la paix était nécessaire au Yémen, en Ukraine, ou encore Palestine.
Cette volonté de « bousculer » les positions des gouvernants mondiaux, ainsi que le vent de modernité qui souffle sur le Saint-Siège depuis sa nomination, ont permis de conférer au Pape argentin une notoriété sans précédent. Pour autant, la ligne de conduite du Vatican ne permet pas encore de briser tous les tabous. Le Pape aurait ainsi rejeté, 5 jours après son discours en faveur de la paix, la nomination d’un ambassadeur français au Saint-Siège « notoirement homosexuel ».