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Les multiples facettes de la diplomatie vaticane

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Petite taille, grande audience! Ainsi pourrait se résumer la situation du Vatican en matière de diplomatie. Outre les 1,2 milliard de catholiques qu’il entend représenter, les prises de position du Saint-Siège sur certaines grandes questions internationales bénéficient d’un écho particulier, avec  comme dernier engagement en date : l’environnement.

Le Pape François lors d'une visite officielle
Le Pape François lors d’une visite officielle

Fort de son statut d’observateur permanent à l’ONU, le Vatican entretient des relations diplomatiques avec pas moins de 180 pays, permises notamment par les nonces apostoliques qui font figure de diplomates du Saint-Siège. L’implantation internationale du Vatican est complétée par des organisations caritatives catholiques particulièrement active. La plus connue d’entre elle, Caritas Internationalis, est implantée dans 198 pays et oeuvre dans des domaines aussi variés que l’alimentation, la santé, les migrations ou encore les conflits et catastrophes.

Cultivant l’image de puissance morale non partisane, le Vatican tente de concilier défense de ses intérêts et défense de valeurs universelles.

Ainsi, dans le cadre de la Guerre Froide, le Vatican aurait financé avec ses propres fonds le syndicat polonais Solidarnosc face au communisme, alors ennemi déclaré de l’Eglise. Plus récemment, la politique défendue par le Saint Siège au Moyen Orient est le résultat d’une adaptation à une situation géopolitique en évolution. Opposé dans un premier temps à une intervention occidentale en Syrie contre Bachar al-Assad, le Pape François avait finalement révisé sa position face à l’ampleur des persécutions subies par les chrétiens du Moyen Orient, renouant d’une certaine façon avec le concept de guerre juste (entendue comme se déroulant dans le cadre de l’ONU).

Si le Vatican se distingue surtout par son inertie sur certains sujets de société (avortement, mariage pour couples de même sexe…), le Pape François se distingue par une certaine volonté de «vivre avec son temps», aussi bien dans les sujets abordés que dans les méthodes employées. Avec 10 millions d’abonnés sur Twitter, le Pape est la deuxième personnalité la plus suivie au monde derrière Barack Obama. Conscient de la large audience dont il bénéficie, le Pape met sa notoriété au service de certaines grandes causes actuelles. Alors que se tiendra la COP21 à Paris en novembre 2015, le Pape François s’est érigé en défenseur de la cause environnementale. Ségolène Royal elle-même, ministre de l’écologie, s’était dite particulièrement attentive aux prises de parole du Vatican à l’approche de la Conférence sur le climat. En effet, la question environnementale occupe une place de choix dans les homélies papales. En pleine tournée sud-américaine, le Pape a rappelé lors de son passage en Equateur, l’exigence de défense de l’environnement et la responsabilité des générations passées dans les dérèglements actuels. Un message éminemment politique dans un pays ou la question environnementale reste sensible, du fait notamment d’importances ressources pétrolières.

La spécificité de la diplomatie vaticane tient à la nature même du pouvoir du Pape, qui constitue à la fois une force et une faiblesse pour le Saint Siège sur la scène internationale. Relevant d’une monarchie absolue élective de droit divin, le pape peut aborder tous les sujets sans crainte de sanction électorale. Le pendant négatif tient au fait que sa parole n’a bien souvent qu’une valeur symbolique, dénuée de tout effet contraignant.

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