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Le Secrétaire général des Nations Unies, ou le « modérateur mondial »

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L’Organisation des Nations unies (ONU) a été fondée le 26 juin 1945 à San Francisco, lors de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies (NU). La personne qui représente cette organisation sur la scène internationale, ainsi que ses 193 États-membres, est le Secrétaire général des NU (SGNU). Ce rôle est actuellement occupé par l’homme politique sud-coréen Ban Ki-moon. En dehors de son travail au sein de l’ONU, il est régulièrement sollicité pour s’exprimer sur des problématiques internationales.

Précisions sur ce poste prééminent :

Ban Ki-moon lors de son arrivée au Burundi (22 février 2016). Il doit aider à la recherche d'une solution pour la sortie de la crise politique qui touche le pays. (c) UNIC
Ban Ki-moon lors de son arrivée au Burundi (22 février 2016). Il doit aider à la recherche d’une solution pour la sortie de la crise politique qui touche le pays. (c) UNIC

La fonction du Secrétaire général des Nations Unies est décrite de façon plutôt floue au Chapitre XV de la Charte de l’organisation. Il ne dispose pas d’attributions précises. Selon le site du Secrétariat général, le SGNU est à la fois « diplomate, personnalité engagée, fonctionnaire et chef de l’administration ». Le Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt avait affirmé que le SGNU avait un rôle de « modérateur mondial ». Il est vrai qu’il doit œuvrer à la résolution de crises diplomatiques, en conciliant les intérêts de chacun, et en n’hésitant pas à condamner l’attitude de certains États membres ou non-membres. Même si les NU sont souvent critiquées, le SGNU est toujours l’incarnation des  « idéaux » qui rassemblent une majorité des pays. Sa parole est donc respectée. Ainsi, ce poste plutôt large a une importance sujette à interprétation, qui a été fonction de la personnalité du SGNU et du contexte international.

L’influence décisive du SGNU sur l’agenda de l’organisation fait de sa nomination un moment clef de la vie de l’ONU. Par conséquent, les États membres s’affrontent parfois pour désigner un nouveau candidat. Au fil des années, des règles tacites ont été établies pour rendre le processus de nomination le plus équitable possible  entre les différentes zones géographiques.

Le second mandat de Ban Ki-moon arrivera à son terme le 31 décembre 2016. Il devrait donc normalement démissionner à ce moment-là. Dans les textes, rien n’est précisé à propos du nombre de mandats qu’un Secrétaire Général peut briguer. Cependant depuis 1945 aucun n’a exercé plus de deux mandats successifs. Seul Kurt Waldheim, Secrétaire général de 1972 à 1981, a candidaté pour un deuxième renouvellement de ses fonctions, qui lui a été refusé.

Il est donc temps pour l’ONU de trouver un successeur à B. Ki-moon, en poste depuis 2007. Sa candidature devrait être approuvée par le Conseil de Sécurité. Lors des discussions au sein du Conseil de Sécurité, un des États membres peut très bien utiliser son véto. Ce fut par exemple le cas de Boutros Boutros-Ghali, SGNU de 1992 à 1996. Les États-Unis avaient alors utilisé leur droit de véto pour l’empêcher d’exercer un second mandat. Une fois le Conseil de Sécurité  d’accord, il doit recommander le/la candidat(e) à l’Assemblée Générale. Cette dernière doit ensuite décider si elle l’approuve ou non.

Au sein des Nations Unies, les États membres sont répartis selon cinq groupes régionaux (Afrique, Asie-Pacifique, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes, Europe occidentale). Il a donc été établi, que la nationalité du SGNU doit alterner entre ces différentes zones de la planète. De ce fait, après Kofi Annan, né au Ghana, et B. Ki-moon, originaire de Corée du Sud, c’est au tour de l’Europe orientale.

Grande nouveauté, les deux candidatures qui font parler d’elles sont défendues par des femmes, toutes deux bulgares. La première est Irina Bokova, actuellement à la tête de l’UNESCO. Quant à la deuxième, Kristalina Georgieva, elle est la vice-présidente de la Commission Européenne. Le Premier ministre bulgare devra trancher dans les semaines qui viennent.  Même si une des deux échoue une fois sa candidature présentée au Conseil de Sécurité – il faut se méfier des noms plus consensuels proposés à la dernière minute – il est fort probable que ce soit une autre personnalité originaire des Balkans qui représente les NU à partir de janvier 2017.

Liste des SGNU :

  • Gladwyn Jebb (Grande-Bretagne) ; 24 octobre 1945 – 1er février 1946
  • Trygve Lie (Norvège) ; 2 février 1946 – 10 novembre 1952
  • Dag Hammarskjöld (Suède) ; 10 avril 1953 – 18 septembre 1961
  • U Thant (Birmanie) ; 30 novembre 1961 – 31 décembre 1971
  • Kurt Waldheim (Autriche) ; 1er janvier 1972 – 31 décembre 1981
  • Boutros Boutros-Ghali (Egypte) ; 1er janvier 1992 – 31 décembre 1996
  • Kofi Annan (Ghana) ; 1er janvier 1997 – 31 décembre 2006
  • Ban Ki-moon (Corée du Sud) ; 1er janvier 2007 – 31 décembre 2016
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