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L’exode rural à Madagascar

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Selon les Nations Unies, en 2050, 75% de l’humanité vivra dans des villes. Cette croissance se concentrera principalement en Asie, et en Afrique. Le continent africain devrait en effet connaître une urbanisation accélérée, avec 1,2 milliard de citadins, contre moins du tiers aujourd’hui. L’île de Madagascar (où plus de 90% de la population vit avec moins de 2$ par jour) est particulièrement concernée par ce phénomène depuis le début des années 2000.

En 2016, l’île de Madagascar comptait 24,8 millions d’habitants, pour 7 millions de citadins. Quelques années auparavant, en 1993, les villes regroupaient seulement 2,8 millions d’habitants. Selon la Banque mondiale (BM),  un Malgache sur trois vit dans une ville.

En Afrique en général, et à Madagascar en particulier, l’accélération de l’urbanisation est en partie due à l’exode rural (c’est-à-dire le déplacement durable de populations quittant les zones rurales, pour s’installer dans des aires urbaines). Ce mouvement de population s’explique par la dégradation des activités agricoles. L’exploitation des terres n’étant plus suffisante pour vivre et les jeunes malgaches préfèrent gagner les villes où ils trouvent facilement des emplois à la journée. Chaque année, ils seraient 200 000 à quitter la campagne pour les villes[1]. La capitale, Antananarivo, est l’agglomération subissant le plus cette pression migratoire. En effet, en 10 ans, sa population a triplé (près de 3 millions d’habitants aujourd’hui).

Cet exode rural pèse sur les services publics. Des bidonvilles ont vu le jour un peu partout dans les villes. Le phénomène ayant gagné en ampleur ces dernières années : l’État ne parvient pas à gérer ce flux de migrants, ni à adopter les politiques publiques nécessaires, et encore moins à lancer des campagnes de travaux pour les accueillir. De plus, l’économie informelle[2] se développe, ce qui empêche la croissance démographique de se muer en croissance économique.

Afin de gérer l’urbanisation galopante, différents acteurs internationaux s’impliquent. La BM a commencé à préparer des projets de résilience  et de développement urbain intégré dans l’agglomération d’Antananarivo. L’Agence française de développement (AFD) travaille également sur le terrain pour promouvoir un urbanisme durable. Par exemple, l’AFD participe à la mise en place d’un programme d’assainissement et de gestion des eaux afin de protéger la population de la capitale des risques d’inondation. Cet organisme essaie également d’améliorer les conditions de vie et de travail des agriculteurs afin de les encourager à continuer à travailler la terre, et donc à rester dans les campagnes.

L’exode rural, et la gestion de ses conséquences, sont donc un défi à relever pour Madagascar, mais également pour la majorité des pays africains.

 

Pour en savoir plus : Migrations en Afrique : la voie vers le développement ?, Eco d’ici, Eco d’ailleurs, RFI, 11 novembre 2017, http://www.rfi.fr/emission/20171111-afrique-migrations-rurales-paysans-exode-villes-developpement.

[1] Selon la dernière enquête réalisée par la Banque mondiale sur l’urbanisation à Madagascar, en 2011. On peut imaginer que ce nombre a augmenté depuis, du fait de la croissance démographique.

[2] L’économie informelle désigne l’ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent au regard ou à la régulation de l’État.

 

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