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Prise de conscience : la biodiversité sur le devant de la scène internationale (1/2)

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La protection de la biodiversité prend une place cruciale au sein de la lutte contre le changement climatique, ainsi que pour le bien-être et la santé humaine. Son intégration sur la scène internationale a cependant été tardive et semée d’embuches.

Un changement de paradigme

Prise de conscience : la biodiversité sur le devant de la scène internationale (1/2)

La biodiversité s’est peu à peu forgée une place au sein des négociations climatiques internationales. Un fait tardif, qui s’est accompagné d’un changement de paradigme éclair quant au maintien et au respect de la vie sur terre. En effet, ce n’est qu’en 1942, que la première instance internationale est créée sur le sujet. Cependant, à l’époque, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), comme le reste du débat scientifique, ne considère les espèces et leur protection que singulièrement. L’accent n’est pas porté sur la diversité numérique ou génétique des espèces, ni sur leurs interactions mutuelles ou sur celles avec leur milieu naturel.

C’est à partir de 1980, à la parution du rapport « Stratégie mondiale de la conservation » que le premier lien est émis. Le mot « Biodiversité » nait en 1985, en préparation d’un colloque à Washington l’année suivante sur la diversité biologique. A partir de cet instant, la recherche internationale s’envole. Des auteurs comme Edward O. Wilson et Otto T. Solbrig, enrayent une nouvelle perspective : celle de protéger la diversité du monde vivant, à l’échelle planétaire. Cette perspective finit par se concrétiser en 1992, à la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement, aussi connue sous le nom de Sommet de Rio. De cette conférence, sortent trois conventions internationales. La première concerne le climat, la seconde la désertification.

La Convention sur la diversité biologique

La troisième est nommée Convention sur la diversité biologique (CDB). Traité international juridiquement contraignant, la CDB compte à ce jour 196 membres. Les signataires se sont engagés à œuvrer pour la conservation de la diversité biologique, son utilisation durable, ainsi que le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Depuis 1992, les pays membres de la CDB se retrouvent ainsi tous les 2 ans à l’issue de Conférences des Parties (COPs). Ils y discutent des enjeux actuels et futurs en matière de biodiversité. Ils peuvent également demander le soutien d’un Secrétariat dédié, basé à Montréal.

Des stratégies en échec

Un premier plan stratégique fut adopté en 2002, à la COP 6. Son objectif : réduire drastiquement l’appauvrissement de la diversité biologique d’ici à 2010. Pour ce faire chaque pays signataire dû élaborer une stratégie et un plan d’action détaillé et définir des objectifs clairs pour la mise en œuvre de ses ambitions. Les attentes furent cependant déçues à l’arrivée de l’année 2010. Une coalition de 40 organisations de conservation se regroupa ainsi pour dénoncer l’échec des objectifs de 2002 et le déclin alarmant de la biodiversité. En effet, entre 1970 et 2010, 30% de la population animale avait disparue, ainsi que 40 % des coraux et 20% des herbes marines et des mangroves.

Pour répondre à ces défis, les ambitions doublèrent en 2010. A Nagoya, au Japon, la COP 10 déboucha sur un Plan stratégique pour la Biodiversité révisé. Vingt objectifs, appelés objectifs d’Aichi, furent délimités pour la période 2010-2020. Les pays signataires s’engageaient à mettre un terme à cet appauvrissement de la diversité biologique, d’ici à 2020, tout en soutenant la résilience des écosystèmes et le bon fonctionnement de leurs services. En effet, la prise en compte continue du lien entre bien-être humain et bon fonctionnement des écosystèmes n’avaient eu de cesse de s’accroître au fil des années. Aujourd’hui, on considère que 50% de la production économique mondiale dépend de la biodiversité.

Cependant, tout comme les précédents, les objectifs d’Aichi furent un échec. Bien que l’on puisse compter quelques succès, seulement six des vingt objectifs furent – et en partie seulement – accomplis. L’objectif de protection des zones terrestres et des plans d’eau intérieurs à hauteur de 17%, par exemple, ne fut pas réalisé sur la décennie 2010-2020.

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Gabrielle FRANCK

Gabrielle FRANCK est étudiante de niveau master, poursuivant un double diplôme «International Relations and Politics and Public Administration» dans les universités partenaires Charles (Prague) et Konstanz (Allemagne).

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