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La visite des dirigeants du G7 au Mémorial de la paix d’Hiroshima : user du symbolique pour la politique

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Bien que le programme initial du sommet du G7 à Hiroshima devait couvrir une pluralité de sujets, allant de la coercition économique de la Chine au changement climatique, la visite des dirigeants au Mémorial de la paix d’Hiroshima a souligné les principaux enjeux du sommet, liés à la menace perpétuelle d’une guerre nucléaire et à l’importance de la promotion de la paix.

Il s'agit du dernier écriteau du musée d'Hiroshima pour la paix qui tend à souligner la terreur et la douleur du nucléaire. Voici la traduction française : "Le deuil, le chagrin, l'anxiété et le désespoir infligés en cet instant par la bombe atomique jetteraient plus tard soudainement des ombres sur des jours paisibles et des moments heureux. Le reste de leur vie, les survivants et les familles endeuillées porteraient une douleur qui ne disparaîtrait jamais".
Le dernier écriteau du musée d’Hiroshima pour la paix.

Le choix de tenir le sommet à Hiroshima, l’opportunité de se souvenir

En mai dernier, les chefs d’État et de gouvernement du G7 se sont réunis au Japon, à Hiroshima. Le lieu du sommet n’a pas été choisi au hasard. Hiroshima, par son nom même, abrite les témoignages et les récits du deuil et d’une peine qui semblent être indélébiles. Depuis le 6 août 1945, Hiroshima est bien plus qu’une simple ville japonaise. Elle incarne la mémoire collective d’une des périodes les plus sombres de l’histoire mondiale. De fait, elle éveille une conscience mondiale face aux actes du passé qui menacent encore les vies du présent. Dans le contexte d’une guerre en Ukraine qui perdure, le Dôme de Genbaku au cœur de la ville se dresse à la fois comme le symbole de la dévastation causée par la première bombe de l’histoire de l’humanité et l’espoir d’une paix mondiale durable.

Un hommage aux victimes de la bombe à Hiroshima et la visite du mémorial de la paix de Hiroshima.  Plaidoyer pour un monde de paix sans armes nucléaires  

La destruction absolue constitue la réalité d’une attaque nucléaire que le premier ministre Japonais, Fumio Kishida, tenait à montrer. Pour la toute première fois, les dirigeants du G7 se sont rendus au-devant du cénotaphe de la mémoire des 140 000 victimes de la bombe atomique. Ils ont pu y déposer des gerbes, visiter le musée du Mémorial et rencontrer Ogura Keiko, survivante de la bombe atomique.

Visiter le Mémorial affirme la position japonaise contre la prolifération nucléaire. Ainsi, la symbolique du lieu sert à soutenir des revendications géopolitiques et politiques. La broche dorée qu’aborde Yuko Kishida, une grue en origami, incarne cette paix internationale.

Une volonté de faire corps…

La tenue du G7 à Hiroshima succède tout juste à la visite historique de Fumio Kishida à Kiev en mars dernier, où le premier ministre nippon a pu exprimer toute la solidarité japonaise auprès de l’Ukraine. Cette présence a été abordée comme un épisode historique, le premier ministre Japonais ayant été le seul dirigeant du G7 à n’avoir pas fait le déplacement en Ukraine depuis l’invasion russe en février 2022. Cette visite surprise s’était effectuée en parallèle de l’entretien entre le président chinois Xi Jinping et Vladimir Poutine à Moscou. Pleine de signification, la rencontre entre Kishida et Zelenski a été ainsi considérée comme l’engagement japonais auprès de l’Ukraine. Avec une aide financière de 5,5 milliards de dollars, Tokyo s’est aligné auprès d’une force commune contre la Russie et ses alliés.

La visite du G7 au Mémorial de la paix d’Hiroshima tend à souligner l’unité et la cohésion de ces puissances qui font corps. Corps contre une menace qu’ils estiment être commune. Alors que Tokyo vient tout juste de rejoindre le train des sanctions contre la Russie, le recueillement des dirigeants du G7 au pied du Mémorial constitue la symbolique d’un groupe qui se rassemble autour d’une même vision de l’avenir, faite de valeurs partagées pour une paix internationale.

… Dans toutes ses ambiguïtés

Mais si cette visite représente une contestation du nucléaire, ses visiteurs comprennent en réalité plusieurs puissances nucléaires. Certains sont même teintés d’un lourd passé de son usage. D’un usage qui, parfois, ne s’excuse pas. La présence américaine au Mémorial, inauguré pour la première fois par Barack Obama en 2016, manque toujours d’excuses officielles. Le dessin de ce rassemblement se retrouve ainsi déformé par ces non-dits, emblèmes de tensions et de désaccords diplomatiques….

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Rose Moreira

Étudiante en Master 2 Relations Internationales et Action à l'étranger à l'université Panthéon-Sorbonne, je me passionne pour les questions relatives au genre en politique. Si mes intérêts portent principalement sur la zone Asie, je reste sensible à toutes les aires géographiques, notamment celle de l'Amérique latine.

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