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Crise économique et impact diplomatique en Europe

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L’Union Européenne (UE) est critiquée depuis de nombreuses années pour son faible impact géopolitique sur les grandes décisions mondiales, malgré son statut de première puissance économique. La continuation de la plus grave crise économique de son histoire ne fait que renforcer ce constat.

Tsipras rencontrant Poutine : une image que ne voulait jamais voir les défenseurs européens de l'embargo vis-à-vis de Moscou
Tsipras rencontrant Poutine : une image que ne voulaient jamais voir les défenseurs européens de l’embargo vis-à-vis de Moscou

Pour beaucoup, l’élection de Syriza en Grèce était un test pour l’Europe. Pour la première fois depuis le début de la crise en 2008, un gouvernement ouvertement anti-austérité est au pouvoir. Qui plus est en Grèce, pays le plus gravement touché par la crise continentale. Trois mois après cette élection, même s’il est sûrement trop tôt pour mesurer l’impact des premières réformes de Syriza, le sort de la Grèce n’a guère changé. Frustré de ne rien obtenir de l’UE, malgré diverses promesses à son peuple, le Premier Ministre Tsipras a ouvertement plaidé pour une alternative à Bruxelles, au risque de froisser ses créanciers. Qui plus est, Tsipras fricote avec « l’ennemi » : la Russie de V. Poutine, toute heureuse de recevoir des leaders européens alors qu’elle pâtit d’un embargo du continent depuis un an maintenant.

Depuis Maastricht, les puissances européennes ont globalement parlé d’une seule voix sur les grands sujets diplomatiques mondiaux (mis à part la guerre en Irak). Néanmoins, depuis les Révolutions arabes, les désaccords sont grandissants. Plus grand monde ne veut intervenir dans le monde, faute d’argent (Europe du Sud), par respect d’une neutralité historique (Europe du Nord), ou par désintérêt croissant pour certaines affaires (Allemagne, Royaume-Uni). La décision d’un embargo vis-à-vis de la Russie avait été critiquée en interne. Le rapprochement de certains leaders européens (Grèce, Italie, Espagne) avec la Russie n’en est que la démonstration. Cela va de pair avec le lobbying croissant de Poutine auprès de partis parfois qualifiés d’extrêmes en Europe et ouvertement pro-russes.

Le fossé au sein de l’UE devient de plus en plus béant

Nous savons tous que les divisions internes en Europe au sujet des réponses à apporter à la crise économique sont nombreuses. Désormais, c’est sur le front diplomatique que ces divisions s’accroissent. Il est étonnant de voir que ce sont les pays pratiquant le plus d’austérité qui divergent véritablement avec la posture européenne vis-à-vis de la Russie. La réponse à apporter aux flux conséquents de migrants venant du Sud de la Méditerranée pourrait finir d’achever ce que seuls les fervents européistes osent appeler « politique étrangère de l’Union Européenne ». La crise économique favorise les initiatives nationales, nuisant bien évidemment à l’objectif recherché de politiques communes. Sinon, le terrain serait laissé aux plus eurosceptiques et europhobes, ce que de plus en plus d’Européens souhaitent, ouvertement ou par défaut.

L’art européen de la négociation entre membres est donc une nouvelle fois mis à rude épreuve. Néanmoins, aux désaccords béants sur la politique économique s’ajoutent désormais des velléités d’alternatives à la politique étrangère menée. Sans réforme, cela fait beaucoup trop de défis pour une Europe trop rapidement créée et surtout dont la taille est inadaptée à ses structures internes.

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