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L’indispensable mue du G8

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Le sommet annuel du G8, le club des huit premières puissances occidentales de la planète, s’est donc déroulé cette semaine à Deauville, sous la présidence française. Un G8 axé sur le printemps arabe, le nucléaire et le FMI. Mais un G8 qui est surtout un club des nations en déclin, plus ou moins avancé. Un déclin relatif bien évidemment, mais tellement prégnant, lorsqu’on regarde les avancées économiques de pays comme la Chine ou l’Inde. Le G20, nous le savons tous, est bien plus représentatif de l’évolution de l’économie-monde. Se pose donc la question de la disparition du G8.

Cette question, Obama se la pose. La Maison Blanche est chargée de fixer une date pour la prochaine réunion, qui aura lieu en 2012. Elle ne l’a toujours pas fait, et il se murmure que Barack Obama pourrait fusionner les deux réunions du G8 et du G20, pour ne plus en faire qu’une seule. Pourtant, le G8 survivra tant que l’entente entre ses membres sera présente. Le sommet de Deauville l’a montré : le G8 sait parler de concert sur des sujets d’actualité et sensibles, si bien que la Russie a subitement changé son point de vue sur la question libyenne, rompant avec son traditionnel respect des souverainetés nationales.

Mais cela reste beaucoup trop faible. Le G8 n’a désormais que pour unique but de rapprocher ses huit membres, mais certainement plus de peser véritablement sur les décisions économiques mondiales. En 2011, aucune décision économique ne peut se conclure sans prendre en compte les avis des puissances du « Sud ». Bref, le rôle du G8 sera certainement à l’avenir de jouer le rôle de rencontre préparatoire au G20 qui pourra suivre quelques mois après. Le G8 pourra ainsi arriver au G20 avec une position arrêtée, discutée entre ses membres, afin d’être plus efficace le moment venu.

N’enterrons pas trop vite le G8 malgré tout. Le G20 n’est pas encore assez cohérent, surtout du fait des divergences d’intérêts des grandes puissances émergentes. Politiquement, diplomatiquement et militairement, l’influence du G8 reste profondément majeure. Le G20 n’est donc pas une alternative au G8. Les deux sont nécessaires au moment de résoudre les conséquences de la crise économique la plus importante depuis 1945. Les pays occidentaux ont la chance de jouer sur les deux tableaux. A eux de véritablement en profiter…

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