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El-Bachir en Chine… alors que les Nations Unies s’occupent du cas du Sud-Soudan

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L’indépendance du Sud-Soudan  en janvier dernier devait, selon ses défenseurs, arrêter ou du moins annihiler un conflit ayant fait quelques millions de morts en quelques années. Le cas de la région d’Abyei a déjà été discuté précédemment sur le site, celle-ci étant l’enjeu de nombreuses tensions entre le Sud-Soudan et son ancien protecteur.

Les Nations Unies viennent de décider l’envoi d’une  nouvelle force de prévention des conflits , l’UNISFA, dans la région d’Abyei. En effet, la démilitarisation annoncée de la région ne peut suffire à maintenir la paix entre ces deux camps hostiles. Fait rare, mais au combien intéressant géopolitiquement parlant, ce sont principalement des soldats éthiopiens qui vont être déployés à Abyei. Cela est fort intéressant car l’ONU a compris que le déploiement de forces non-africaines sur le sol africain pouvait engendrer des réticences, des doutes voire des suspicions. L’Ethiopie, principal pays pacificateur de la corne africaine, aura donc la lourde tâche de maintenir le calme dans la région d’Abyei ainsi que dans celle du Kordofan du Sud, riche zone pétrolière à la frontière des deux Etats.

Pendant ce temps, le président soudanais El-Bachir est en visite aujourd’hui en Chine. Rappelons que la Cour Pénale Internationale a lancé un mandat d’arrestation contre lui (pour les exactions au Darfour, à l’ouest du pays), mandat que la Chine ne reconnait donc pas (elle ne reconnait pas non plus la CPI, comme le Soudan). On accuse donc déjà la Chine d’être un « paradis pour génocidaires », mais l’Empire du Milieu est  bien loin de ces considérations très occidentales. La Chine est en effet l’un des derniers alliés d’El-Bachir, qui, en contrepartie, permet aux magnats chinois du pétrole d’exporter les hydrocarbures soudanais vers la Chine, grâce à de juteux contrats.

El-Bachir est donc contraint de visiter des pays n’ayant pas ratifié le traité instituant la CPI, comme l’Erythrée, la Libye, l’Egypte. Cela est d’ailleurs une preuve de la probable inefficacité du mandat d’arrestation lancé par la CPI contre Kadhafi hier.

Finalement, l’indépendance du Sud-Soudan, qui entrera officiellement en vigueur début juillet, n’a pas pour l’instant apaisé les tensions dans une des poudrières africaines. Et avec un président toujours plus harcelé, le Soudan apparait de plus en plus manipulé et corrompu. Avec une nouvelle guerre civile à la clé ?

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