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Le Malawi privé d’aide internationale

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Le Malawi poursuit sa descente aux enfers. En effet depuis hier, des manifestations ont lieu dans le pays afin de dénoncer la politique menée par Bingu wa Mutharika, président de la République depuis 2004, accusé selon ses détracteurs de faire fuir l’aide internationale; et pour cause : la semaine dernière, la Grande-Bretagne a annoncé le gel de son aide financière estimée à près d’un demi-milliard de dollars. Pays parmi les plus endettés d’Afrique en pourcentage du PIB, le Malawi doit donc réagir au plus vite s’il ne veut pas voir son avenir se compromettre d’obscures horizons.

Ancienne colonie britannique, le Malawi ne brille pas par ses performances économiques et peine à trouver le chemin de la croissance durable. Accablé par de multiples handicaps structurels qui freinent le développement de nouvelles activités dans la région, il est actuellement un des pays les plus pauvres au monde : selon l’indice de développement humain du PNUD – Programme des Nations Unies pour le Développement – le Malawi appartient au groupe des pays en développement, pointant à la 153° place du classement juste devant le Soudan et l’Afghanistan. Accouplés à un manque de réserves de change et à une pénurie de carburant qui sévit depuis juin dans le pays, ces troubles économiques tendent à échauffer les esprits, et à supposer la montée de revendications dans la région.

Aujourd’hui, les manifestants étaient au nombre de 2000 dans plusieurs villes du pays afin de susciter le départ du président Bingu wa Mutharika, accusé de mauvaise gestion et de gouvernance volatile. Mais le prévenu ne l’entend pas de cette oreille : « je continuerai à gouverner le pays jusqu’à ce que la Constitution soit amendée » a-t-il déclaré ce jeudi lors d’une allocution radiophonique. Sûr de sa politique, le président malawite a par ailleurs envoyé l’armée afin de réprimander ces émeutes anti-gouvernementales, faisant par là près de sept morts après le décès de douze personnes lors des soulèvements populaires d’hier.

Depuis le mois d’avril et la publication par WikiLeaks d’une note diplomatique britannique accusant le président malawite de recourir à une autocratie croissante et de refuser toute critique, les relations diplomatiques entre les deux pays n’ont cessé de se détériorer. Or aujourd’hui, le Malawi n’est pas en mesure de faire face à une telle situation : l’aide internationale représente près de 40% des recettes de son État, État du reste fortement endetté. Si Bingu wa Mutharika veut maintenir son pays à flots, celui-ci n’a donc pas vraiment le choix : il doit céder.

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