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Les Etats-Unis se posent en modèle démocratique pour Myanmar

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La stratégie asiato-pacifique du Président réélu Barack Obama se remet en place. Après avoir consolidé, durant quatre ans, des partenariats politico-économiques avec la plupart des pays voisins de la Chine, il a réservé son premier séjour post-électoral à la Birmanie.

Barack Obama n’est pas un orateur comme les autres. Il arrive à persuader les foules comme personne, et ce fut le cas lors de son dernier discours, exposé devant Aung San Suu Kyi, ex-paria de la junte birmane. Il a montré comment, point par point, la Birmanie pouvait devenir une démocratie sur le modèle américain. Cependant, comme souvent, le Président américain nage dans l’irréalité. Ou plutôt, il est en décalage avec la dure réalité de l’histoire. Il a présenté les Etats-Unis comme un modèle d’intégration des minorités, de liberté d’expression et de respect des citoyens. Un modèle que la Birmanie peut suivre. Or, ce modèle-là est dépassé. Les quatre ans de Barack Obama se sont résumés à un accroissement des inégalités aux Etats-Unis, les classes moyennes et les minorités payant pour la plupart le prix des excès de certains. Ce même Président a également reconduit le Patriot Act (mais pouvait-il vraiment faire demi-tour ?), modèle de respect des libertés individuelles, comme chacun sait.

Face à cela, la question à se poser est la suivante : comment la Birmanie, rangée au ban des nations durant tant d’années, s’est-elle subitement ouverte au monde, et ce sans changer de dirigeants ? La libération d’Aung San Suu Kyi, figure tutélaire de l’opposition, a bien plus ému les Occidentaux, qui vouent un culte à ces femmes luttant pour la démocratie (au même titre qu’I. Timochenko), que les Birmans eux-mêmes. Elle devrait rapidement prendre le pouvoir au cours des prochaines élections en 2015 et réaffirmer l’attachement du pays à la tutelle occidentale. Mais qu’il y’a-t-il derrière ce revirement de la junte ? Difficile à dire, mais il est possible que ce qu’ont promis certains pays et entreprises (ce n’est pas un hasard si des entreprises comme Coca-Cola et Visa ont été parmi les premières à s’y implanter après l’arrêt des sanctions)  pouvait être difficilement refusé par la junte…

Collier de perles chinois contre endiguement américain

Il n’en reste pas moins que la stratégie américaine d’endiguement de la Chine s’étend au fur et à mesure des années. Regardez une carte de l’Asie et vous verrez que seul l’Ouest de la Chine n’est pas encore entièrement acquis à la cause occidentale. Cet Ouest, gorgé d’hydrocarbures, qui s’étend depuis le Xinjiang chinois jusqu’à la Mer Caspienne. Que les Etats-Unis laissent (pour l’instant) à leur meilleur ennemi.

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