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Syrie : les Etats-Unis à l’heure russe mais pas que.

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C’est une décision inédite qui a été prise par l’administration Obama la semaine dernière : celle d’envoyer officiellement une cinquantaine, tout au plus, de membres des forces spéciales sur le terrain. Difficile de ne pas y voir une réaction aux initiatives russes en cours mais des décisions purement américaines sont aussi entrées en jeu.

Barack Obama annonçant le déploiement de forces spéciales américaines le 30 octobre dernier : les Etats-Unis ne peuvent laisser la Russie prendre tout le leadership sur la question syrienne et doivent aussi réparer des opérations ratées.
Barack Obama annonçant le déploiement de forces spéciales américaines le 30 octobre dernier : les Etats-Unis ne peuvent laisser la Russie prendre tout le leadership sur la question syrienne et doivent aussi réparer des opérations ratées.

Leur mission est d’assurer la coordination des forces de la coalition et de leurs alliés au sol et de conseiller ainsi que de former. Une aide qui vient aussi à la demande du premier ministre irakien Haider al-Abadi. Mais une aide qui, d’une part aura du mal à faire une réelle différence, et, d’autre part, qui entrera en contradiction avec l’une des raisons majeure de l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche : sortir les troupes américaines des bourbiers dans lesquels elle se trouvait. Or les Etats-Unis sont poussés à prendre ce type d’initiatives s’ils ne veulent pas laisser tout le terrain à Moscou et Damas qui ont formé une alliance solide. Les Etats-Unis ont aussi précisé qu’ils aideraient les gouvernements Jordaniens et Libanais à combattre Daesh, ce qui leur permet de se rapprocher d’alliés de la région. En mai dernier un raid des forces spéciales américaines avait tué un commandant de Daesh dans la portion Est du pays témoignant de leur efficacité mais aussi de la pression au résultat que l’engagement russe entraîne.

Ce déploiement sera sous étroite surveillance d’autant plus qu’un programme similaire a complétement échoué. Durant les deux dernières années, le Pentagone a financé, à raison d’un total de 500 millions de dollars, l’entraînement et l’armement de centaines de rebelles modérés pour contrer Daesh et Assad. Or en septembre le général Lloyd Austin, commandant de l’US Central Command gérant les opérations américaines au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est, a déclaré sans rire que sur les centaines, voire les milliers de rebelles prévus seuls « quatre ou cinq » étaient sur le front. La triste réalité est que la plupart se sont enfuis et ont revendus leur équipement, parfois même à Daesh. L’attente est donc beaucoup plus forte pour les résultats de ce groupe-ci.

Mais c’est surtout l’élection de 2016 qui pousse Obama à ne pas prendre de mesures drastiques.

Son administration qui a travaillé pendant sept ans à faire revenir le maximum de troupes de l’étranger ne souhaite pas commencer à en envoyer en Syrie à un an de la présidentielle. De plus l’administration gère globalement les affaires courantes pendant la campagne en attendant que la nouvelle administration ne s’installe pour donne son tempo. Et si c’est une administration républicaine il y a fort à parier que ce dernier sera beaucoup plus agressif. En attendant, Obama et Kerry sont contraints d’effectuer le minimum syndical tout en assistant à la récupération de l’influence sur la région par la Russie et l’Iran qu’ils ont pourtant eux-mêmes remis au centre du jeu diplomatique avec l’accord sur le nucléaire Iranien signé le 14 juillet dernier.

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