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Retour à une situation de Guerre froide pour Cuba ?

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Depuis 1898, soit l’année de l’indépendance de l’île, Washington et son homologue de la Havane ont connu un siècle de relations tumultueuses. L’île bascule sous la domination communiste avec la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959, et devient de ce fait le seul pivot de l’URSS vers le bloc occidental. En effet, située à moins de 180 kilomètres des côtes de l’État de Floride, Cuba a été un théâtre essentiel de l’affrontement entre les américains et les soviétiques avec le fameux épisode de la « crise des missiles ». Ces derniers avaient été installés par les Russes et auraient pu aboutir à une guerre ouverte entre les deux blocs.

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Donald Trump accélère sa rupture avec la politique de son prédécesseur.

Toutefois, la situation héritée de la guerre froide et notamment les embargos économiques et autres restrictions ont connu un véritable bouleversement grâce à la politique étrangère de Barack Obama, surtout lors de son second mandat. Opéré en 2014, le rapprochement diplomatique entre les deux entités s’est concrétisé par deux événements majeurs, à savoir, la réouverture de l’ambassade cubaine à Washington le 20 juillet 2015, et la visite de Barack Obama le 20 mars 2016, une première pour un président américain depuis Coolidge en 1928.

L’investiture du président Trump annonce pour les relations américano-cubaines un retour à une situation semblable à celle de la guerre froide. Raul Castro, le président cubain, a dénoncé la politique de son homologue américain, qui souhaite limiter le tourisme sur l’île et interdire toute forme de négociations avec les entreprises dirigées par les militaires cubains, ce qui représente la plupart des entreprises dans le secteur du tourisme. Cela ne sera pas sans conséquence pour l’île, dont le tourisme est la deuxième source de revenus. L’année 2016 avait été prospère pour Cuba qui avait accueilli près de 4 millions de visiteurs. Cette même année, 285 000 Américains avaient fait le déplacement, soit 75% de plus qu’en 2015. En outre, environ 300.000 Américains se sont rendus sur l’île au cours des cinq premiers mois de 2017, soit un bond de 145% sur un an.

En juin dernier, Donald Trump avait déjà entamé un durcissement des mesures : il avait annoncé le 16 du mois l’annulation avec effet immédiat de l’accord conclu entre Washington et La Havane fin 2014, qu’il jugeait peu utile pour la population et enrichissant pour le régime en place.

Le 14 juillet, pour la première fois, le président cubain s’est prononcé contre la politique de Donald Trump, face à l’Assemblée de son pays. Il déclarait : « Cuba et les États-Unis peuvent coopérer et évoluer côte à côte tout en respectant leurs différences. Mais personne ne peut s’attendre pour cela à ce que l’un des deux doive faire des concessions« . Derrière cette phrase, Raul Castro pointait du doigt les restrictions concernant le secteur du tourisme ainsi que l’événement du 16 juin dernier.

Cet exemple de Cuba est révélateur de la volonté de Donald Trump de mettre en place, comme le rappelle son fameux slogan « Make America Great Again », un ensemble de mesures protectionnistes afin, selon lui, de développer l’économie américaine et de ne plus être dépendant des autres États.

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