Dette américaine : rejet de la proposition démocrate par un vote procédural à 49 voix contre 50
Après le rejet, ce dimanche, de la proposition démocrate visant à augmenter le plafond de la dette, il semble que le gouvernement américain soit désormais placé devant le choix cornélien du remboursement des créances ou du paiement d’aides sociales , des retraites et des traitements des fonctionnaires. Afin d’anticiper le plafond de la dette, i.e. le seuil maximal d’emprunt, du 2 aout, les Démocrates avaient en effet soumis au vote de la chambre des Représentants (à majorité Républicaine) une augmentation du plafond de 2400 milliards de dollars accompagnée de réductions budgétaires d’un même montant échelonnées sur dix ans. Malgré de nombreuses concessions des deux partis, les profondes divergences concernant la politique fiscale à mener ont empêché tout compromis. Les Républicains exigeaient effectivement la non-augmentation des impôts en contrepartie de l’augmentation du plafond quand les Démocrates comptaient sur des efforts fiscaux de la part des plus riches ainsi que sur des taxes sur les niches fiscales.
Les Etats-Unis se retrouvent-ils pour autant au bord du gouffre financier ? Les économistes prévoient, en cas de faillite de l’Etat américain, un cataclysme financier à côté duquel la chute de Lehman Brothers ne serait qu’une légère perturbation. Pour rassurer les agences de notation et l’ensemble des marchés, les deux partis affirment avoir envisagé (et d’ores et déjà) négocié) une solution de repli : un nouveau projet d’accord dont voici les grandes lignes : une augmentation du plafond de la dette de 2800 milliards de dollars dont une partie (1800 milliards) échelonnée sur dix ans, accompagnée d’une baisse des dépenses de 3000 milliards de dollars sur la même période. Une commission spéciale bipartite serait chargée de définir les mesures d’austérité. En cas de blocage, un mécanisme contraignant obligerait le gouvernement à des coupes budgétaires dans le domaine de la défense et dans le programme Medicare (système de santé et de protection sociale dédié aux personnes âgées). C’est d’ailleurs sur ce point et sur le montant du relèvement du plafond que stagnent les négociations. Quoi qu’il advienne, les conséquences sociales d’un tel plan risquent d’être dramatiques, et à quelques mois du lancement officiel de la campagne pour les élections présidentielles américaines de 2012, il s’agirait de régler la question afin d’éviter d’en faire un enfeu strictement politique.