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Qu’est-ce qu’un chaebol ? Histoire et développement des conglomérats sud-coréens

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Le groupe "Lucky Goldstar", connu notamment pour ses téléphones
Le groupe « Lucky Goldstar », connu notamment pour ses téléphones

« Chaebol » est un mot qui apparait en 1984 et qui désigne une entreprise sud-coréenne dont la structure ressemble à un conglomérat : littéralement, il signifie « business familial » ou « monopole » en coréen. Un chaebol est ainsi comparable à un zaibatsu ou keiretsu (équivalent japonais), mais une différence importante est qu’un chaebol ne peut pas posséder d’activité bancaire. Multipliant les filiales, ces grands groupes, souvent dirigés par une unique famille, ont aussi développé de nombreuses participations croisés entre eux.

C’est à partir des années 1960 (les militaires renversèrent le gouvernement coréen en 1961 avant que ne s’installe la dictature de Park Chung Hee) que la Corée du Sud initie son décollage économique, devenant ainsi un des quatre « tigres asiatiques ». Le nouveau pouvoir choisit alors de collaborer avec de grandes familles industrielles pour faciliter le développement du pays. Ainsi, la politique économique étatique a, à cette époque, permit à bon nombre d’entreprises de former de véritables empires économiques (notamment via des prêts généreux, un fort protectionnisme et de fortes barrières à l’entrée imposées aux entreprises étrangères), bien souvent à l’origine de marché mono ou oligopolistiques. Une forte collusion et des soupçons de corruptions marquèrent également cette émergence. Enfin, il est à noter le traité nippo-sud-coréen de 1965 permit un fort afflux d’investissements japonais après cette date.

Crise asiatique et démantèlement partiel des chaebols

Ces entreprises connurent alors un développement fulgurant, permettant à la Corée du Sud d’obtenir une balance commerciale positive à partir du milieu des années 1980 grâce à des exportations en forte hausse. Mais ces chaebols durent faire face à d’importantes difficultés à la fin des années 1990, lors de la crise asiatique : un tiers des 30 plus gros chaebols firent ainsi faillite, du fait d’une trop forte dette. Depuis, des réformes furent entreprises pour recentrer les chaebols sur leurs compétences clés, renforcer leur rigueur financière, les réorienter davantage vers le marché domestique et limiter le pouvoir des familles fondatrices sur ces sociétés. Certains chaebols ont même été démantelés.

Ces groupes ont joué un rôle majeur dans les avancées technologiques de la Corée et le lancement de nombreux projets de recherche-développement. Aujourd’hui, de nombreux chaebols sont d’énormes multinationales très diversifiées, et internationalement connues pour certaines de leurs activités : Samsung, LG, Hyundaï (qui a racheté Kia, le plus ancien constructeur automobile de Corée, lors de la crise asiatique), Lotte (essentiellement dans l’agroalimentaire et la grande distribution), SK, SSangyong ou encore Daewoo…

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