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La guerre russo-japonaise (1904-1905)

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Le torpillage du navire russe Petropavlovsk, coulé le 31 mars 1904
Le torpillage du navire russe Petropavlovsk, coulé le 31 mars 1904

Le conflit entre Russie et Japon, qui tentent depuis le XIX° siècle d’étendre leur territoire au détriment de la Chine, concerne au tournant du siècle l’occupation russe de la Mandchourie et de la Corée, Corée convoitée par le Japon. Il est sans doute probable que le Japon aurait accepté la présence russe en Mandchourie en échange de la Corée. Cette solution à l’amiable était d’ailleurs prônée par certains ministres russes, tels que Sergei Witte, qui ne souhaitaient pas voir cette guerre déstabiliser le régime tsariste, déjà gangréné par certains partis révolutionnaires. Pourtant, le tsar Nicolas II voyait avec cette guerre l’opportunité de redorer son blason et de s’assurer un accès maritime sur l’Océan Pacifique.

Si dès 1902, le Japon signe une alliance stratégique avec les Britanniques, la Russie tente quant à elle de gagner du temps, ce qui provoque la rupture des négociations par les Japonais qui attaquent la flotte russe à Port Arthur dans la nuit du 8 au 9 février 1904, alors que la force navale russe stationnait encore massivement à Vladivostok, encore bloqué par les glaces. Port Arthur, assiégé, capitula dès janvier 1905. Le tsar envoya alors une flotte du port de Cronstadt, qui se rendit sur place en passant par l’Atlantique, le Cap de Bonne Espérance et Singapour, avant d’être coulée en un temps record par l’armée japonaise dans le détroit de Corée en mai 1905. Dès l’été, le Japon occupait l’île de Sakhaline, et Théodore Roosevelt accueillit les deux partis à Portsmouth (New Hampshire) : le 5 septembre fut signé le traité de Portsmouth, qui obligeait la Russie à quitter la Mandchourie ainsi qu’à céder au Japon la partie Sud de l’île de Sakhaline, et qui reconnaissait au Japon le droit d’étendre son protectorat en Corée.

La victoire japonaise face à la Russie fut ainsi la première victoire d’une puissance asiatique face à un pays européen et mit en partie fin à un certain complexe d’infériorité en Asie qui semblait dès lors promise à une ascension certaine : ainsi naquit l’expression « péril jaune ». A plus de 8000 kilomètres de là, cette défaite mit le feu aux poudres dans la capitale russe. Les groupes révolutionnaires s’agitèrent de plus en plus et annonçaient déjà la fin du régime tsariste. De son côté, le Japon annexa purement et simplement la Corée dès 1910. Si la Russie se concentra par la suite davantage sur les affaires européennes, le Japon continua quant à lui de développer ses visées expansionnistes qui donnèrent lieu à la guerre de quinze ans (1931-1945).

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