Hong Kong : les parapluies inefficaces face aux cybertattaques
Hong Kong connait une crise débutée le 23 septembre dernier par des manifestions étudiantes. La situation sur le terrain est préoccupante mais dans la troisième place financière mondiale, les conflits ne sont pas forcément tous palpables et un conflit parallèle s’est mis en place sur Internet.
La « révolution des parapluies » est un défi pour le gouvernement chinois qui se retrouve dans une situation difficile à gérer. Mais au-delà des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, un affrontement plus obscur se déroule sur Internet entre l’Etat chinois et des hacktivistes (ou militant utilisant le piratage informatique).
L’Asie, continent à la pointe dans le secteur des nouvelles technologies, est rarement en reste lorsqu’il s’agit d’utiliser sa puissance technologique à des fins détournées.
Ces cyberattaques sont ciblées et vise, bien évidemment, à éteindre à petit feux les manifestations qui dérangent au plus haut point le gouvernement chinois.
Outre les attaques contre les sites prodémocratiques, qui sont déronavant systématiques dans des conflits de ce genre (sites bloqués / piratés, récupération des données des utilisateurs de ces sites) ; certaines initiatives regorgent de créativité.
En effet, fin Septembre, l’entreprise Lacoon Mobile Security a découvert qu’une fausse application mobile aurait été créée dans le but de recueillir des données personnelles de manifestants.
Les nouveaux supports de consommations de l’information, tablettes et smartphones, ont obligé les pirates à trouver de nouvelles tactiques pour pouvoir infiltrer ces devices.
Ces supports comportent des capteurs totalement adaptés à l’espionnage : GPS, caméras, etc.
Au départ, ces supports semblaient présenter une sécurité plus fiable que sur ordinateur étant donné que les pirates étaient déjà rodés sur les ordinateurs. On s’aperçoit, avec ce genre de cyberattaques, que la situation a évolué et qu’il s’avère désormais autant, voire plus, dangereux d’utiliser un support mobile pour communiquer en temps de conflit.
Du côté des hacktivistes des cyberattaques ont également été lancées mais apparemment beaucoup moins incisives. Le collectif Anonymous serait en effet intervenu pour appuyer les militants et pirater des sites chinois. Si les attaques étaient moins puissantes de leur côté, elles prouvent tout de même qu’il est possible de s’attaquer au géant chinois via la cyberguerre.
La censure et la propagande chinoise, monnaies courantes, prennent ici toute leur ampleur ; le gouvernement de Xi Jinping tente de réduire au maximum l’influence des médias sur place. Les médias indépendants sont sous pressions et toute trace de soutien envers le mouvement protestataire tend à être supprimée.
La bonne vieille méthode propagandiste consistant à rejeter la faute sur l’influence de forces étrangères ayant encouragé la population à se rebeller est également de mise.
On voit que sous son aspect « soft power » la Chine met beaucoup de moyens en œuvres pour annihiler ce soulèvement.
Au delà de ce conflit, on s’aperçoit que les attaques s’inscrivant sous l’étiquette de « cyberguerre » sont de plus en plus nombreuses et devraient faire partie du paysage dans une grande majorité des conflits à l’avenir, si ça n’est pas déjà le cas.