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La Chine passe devant le Japon et devient la deuxième puissance économique mondiale

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Le PIB de l’empire du milieu est passé devant celui du Japon cet été. Le 16 août, le PIB japonais avait atteint 2578,1 milliards de dollars (2012,5 milliards d’euros) et celui de la Chine 2532,5 milliards de dollars. Or la dynamique des deux pays ne laisse aucun doute sur leur avenir.

Le Japon se traîne et sa croissance ralentit : de 4,4% au premier trimestre, elle est de 2,3% au deuxième et de 0,1% au troisième trimestre. La faute à la stagnation de la consommation qui participe à 60% de la progression du PIB et à un ralentissement des exportations dû, en partie, à la force du yen par rapport au dollar : un nouvel Endaka qui pourrait, cette fois-ci, alors que le pays est sur la corde raide, plonger le Japon dans la récession (selon les analystes).

A contrario la Chine affiche une santé quasi insultante : 10,3% de croissance au deuxième trimestre et 9,2% attendus entre juillet et septembre. Les Japonais ne s’inquiètent pas outre mesure d’une situation qu’ils savaient inéluctable, d’autant plus que la crise est passée par là.

Le Japon espère désormais profiter du dynamisme de son voisin et rompt avec sa tradition d’isolement en s’ouvrant plus aux touristes chinois et aux entreprises chinoises, qui s’occupent de plus en plus des ventes cantonnant le Japon aux activités de recherche et développement. La Chine vient trouver au Japon le savoir et la technologie qu’il manque à ses entreprises (611 entreprises chinoises ont investi dans des groupes japonais ces dernières années), en échange de quoi le Japon espère trouver de nouveaux débouchés sur le territoire chinois. Un calcul risqué car c’est le rôle de pivot de l’économie asiatique du Japon que la Chine remet en cause en rognant sur ses grands groupes et son réseau financier.

La Chine ayant axé depuis vingt ans ses efforts sur sa croissance a comme prochaine étape de dépasser les Etats-Unis, ce qui ne devrait pas arriver avant 2027 selon le chef économiste de Goldman Sachs. De plus, la Chine se replie de plus en plus sur son propre marché en pleine expansion (son taux d’extraversion est passé de 40% en 2006 à 27% en 2009) qui devient, grâce à l’émergence d’une classe moyenne de plus de vingt millions de personnes et celle d’une classe aisée développant des goûts de luxe à l’occidentale, une cible de choix pour les produits européens, américains et japonais qui, du coup, trouvent de nouveaux débouchés à leurs économies. De plus, la Chine devrait être confrontée à un problème démographique important par la gestion de sa population âgée vers 2030 et devra mettre en place un système de retraite et de santé sous la pression croissante des classes moyennes.

La Chine comme nouveau maître du monde est une image difficile à croire tant les paramètres de cette ascension sont nombreux et aléatoires. Une croissance ralentie, un marché de produits occidentaux ou japonais : tel est le chemin vers lequel se dirige, plus probablement, la Chine. Et on préfère généralement l’original à la copie.

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