Début d’une reprise du dialogue entre les deux Corées : un sommet inter-coréen désormais « possible »
Mardi 1er février, la Corée du Sud a annoncé qu’elle était prête à entamer des négociations militaires avec la Corée du Nord dès la semaine prochaine, ce qui constituerait la première forme de dialogue « inter-coréen » depuis les bombardements meurtriers de novembre dernier. Le président sud-coréen Lee Myung-bak a même évoqué la possibilité d’un sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong-il.
La rencontre qui devrait avoir lieu le 8 février dans le village de Panmunjom situé à la frontière est censée aboutir à la préparation d’un agenda prévoyant la mise en place de nouvelles négociations concernant ce que la Corée du Sud appelle les « provocations du Nord » – comprendre les bombardements qui ont tué quatre Sud-coréens en novembre dernier, le torpillage d’un navire de guerre sud-coréen ayant entraîné la mort de 46 marins en mars dernier ainsi que les programmes nucléaires nord-coréens. Depuis les bombardements de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong qui ont mené la péninsule au bord de la guerre ouverte, les esprits se sont calmés; la Corée du Nord a même tenté un semblant de rapprochement diplomatique en appelant au développement des échanges (notamment en riz et en engrais) avec le Sud. Le président sud-coréen n’a pourtant pas tardé à répondre par la négative, affirmant que le Nord ne bénéficierait plus d’aide humanitaire et commerciale ni de concessions d’aucune sorte de la part de la Corée du Sud. Pour Lee Myung-bak, la reprise des négociations et de l’assistance économique est soumise à un changement de position significatif de la Corée du Nord ; les prochains pourparlers militaires seraient donc une occasion pour Kim Jong-il de montrer sa bonne volonté, par exemple en diminuant son budget militaire de 20 à 30% (c’est en tout cas ce que souhaite Lee Myung-bak).
Pour mesurer l’importance diplomatique et stratégique de l’événement il faut rappeler que le premier sommet inter-coréen a eu lieu en Corée du Nord en juin 2000. Le deuxième et dernier à ce jour s’est tenu en octobre 2007. Les dernières négociations strictement militaires de septembre dernier, extrêmement brèves, se sont quant à elles révélées totalement infructueuses. Il est donc trop tôt pour se prononcer sur une éventuelle réussite de la reprise du dialogue. Étant donné la situation économique et diplomatique extrêmement délicate de la Corée du Nord qui n’a plus que la Chine comme interlocuteur-défenseur, il est certain qu’elle ne sera pas en position de force dans les négociations à venir, ce qui devrait permettre d’accélérer le débat. Affaire à suivre attentivement donc…