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La Malaisie sous un autre jour

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Pays d’Asie du Sud-Est, la Malaisie est avant tout connue pour ses attributs économiques, peu pour sa transparence politique : membre des « Tigres asiatiques » aux cotés de la Thaïlande, l’Indonésie, les Philippines et le Vietnam, la Malaisie connaît actuellement un élan de développement économique, mais peine à faire valoir ce dynamisme à l’échelle politique. C’est afin de protester contre cet état de fait que s’est tenue ce samedi 9 juillet, une manifestation visant à promouvoir la mise en place d’élections « libres et transparentes » dans le pays, et l’aménagement de réformes électorales jugées nécessaires.

Le système politique malaisien peut sembler assez complexe : membre de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est, l’ASEAN, la Malaisie se définit comme une monarchie constitutionnelle fédérale multipartite, et de ce fait disperse les rôles. Elle est une monarchie constitutionnelle car celle-ci suppose l’existence d’un roi, nommé pour cinq ans parmi les sultans locaux. La Malaisie est donc également fédérale car celle-ci est divisée en treize États, negeri en malais, ainsi que trois districts fédéraux. Elle est enfin multipartite car celle-ci est dirigée par une coalition multi-ethnique de quatorze partis, le Barisan Nasional, au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1957; hégémonie ancienne mais pas pour autant pérenne car depuis la tenue des élections générales de 2008 le pays connaît une puissante montée de l’opposition avec la percée de la coalition du Pakatan Rakyat-PR. C’est fort de ce constat que le pays entame aujourd’hui la réforme de son système électoral.

Précipitée en 2009 par la démission du Premier ministre Abdullah Badawi, ancien chef du gouvernement malaisien, cette réforme connaît actuellement une nouvelle étape dans son déroulement : ce samedi 9 juillet, plus de 50 000 personnes se sont réunies dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur lors d’une manifestation non-officielle afin de revendiquer des réformes électorales dans le pays.

Prévue dans le cadre des prochaines élections générales en 2013 mais illégale, cette manifestation a provoqué la réaction immédiate des autorités publiques : ce samedi, la police malaisienne a ainsi arrêté plus de 450 personnes dans la capitale, une interdiction de manifester ayant auparavant été votée. Cet événement fait suite à une série d’arrestations menées ces quinze derniers jours en prévision de la dite-manifestation, suscitant par sa teneur l’inquiétude de l’ONU qui s’est dite soucieuse du bon respect de la liberté d’expression dans le pays.

Les manifestations dans le pays sont rares, mais toutes tendent à être décisives. Il y a fort à parier que celle-ci ne fera pas exception.

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