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La Birmanie, sur les chemins de la démocratie ?

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Ce vendredi 13 janvier, Rangoun a relâché plusieurs prisonniers politiques de premier plan. Cette libération intervient au moment-même où s’apprête à être signé un accord de cessez-le-feu avec la minorité Karen.  La Birmanie prendrait-elle le chemin de la réconciliation nationale  ?

Paris et Londres ont largement salué la décision de la junte militaire birmane de libérer ces figures majeures de l’opposition, emprisonnées depuis 1988 lors des répressions féroces qui s’étaient abattues contre le mouvement étudiant.
Les occidentaux faisaient pression sur le gouvernement birman depuis plusieurs mois afin d’obtenir cette amnistie.
Celle-ci  s’inscrit dans la continuité des mesures d’assouplissement de la dictature prises depuis le début de l’année. Fin novembre, un pas de plus avait été franchi : lorsque le parti d’opposition, la Ligue Nationale pour la Démocratie, avait été autorisé à se présenter aux prochaines législatives. Aung San Suu Kyi, sa représentante emblématique, se voit aujourd’hui signifiée par le Président français son accès au rang de commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur. Une distinction qui lui permet  de rendre hommage à celle qui fut longtemps emprisonnée en Birmanie et qui voit aujourd’hui sa lutte porter ses fruits. C’est également sans doute un moyen de maintenir la pression sur la junte militaire birmane afin de l’encourager à persévérer dans son ouverture politique. L’arrivée au pouvoir en mars 2011 d’un gouvernement civil n’est qu’un premier pas vers ce que doit être une démocratie, et donc vers la levée des sanctions occidentales qui frappent le pays.
Ce mouvement de réconciliation s’étend aussi à la répression des minorités. A l’Est du pays, la guerre menée contre la tribu Karen, initiée en 1949 par les rebelles qui demandaient plus d’autonomie pour leur région, est l’une des plus anciennes du monde. La situation – bloquée depuis plusieurs années – pourrait évoluer dans les prochains jours. En effet, la signature d’un cessez-le-feu est à l’ordre du jour depuis jeudi dernier et l’ouverture de pourparlers entre le gouvernement birman et l’Union nationale Karen.

Les élections législatives à venir, qui verront le parti se présenter pour la première fois depuis 1990 seront cruciales, tant pour les représentants de l’opposition que pour le pouvoir en place. Le choix du peuple birman sera attendu par tous, la question qui reste est de savoir s’il sera respecté.

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