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La Chine ne détient plus la palme de la production à bas coût

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La Chine est taxée depuis son émergence d’être le pays de la production « low-cost », avantage comparatif si recherché à l’heure de la mondialisation désincarnée. Mais il semble bien que ce constat commence à devenir dépassé.

L’accord signé entre Apple et son sous-traitant principal, Foxconn, sur la revalorisation des conditions de travail dans ses usines chinoises (et, par conséquent, de la hausse des coûts de fabrication de IPhone et autre IPads), il y a quelques jours, est révélateur d’un fait de plus en plus notoire : la Chine ne veut plus être taxée d’être le pays où les coûts de fabrication sont les moins importants. Cela, évidemment, au détriment de la qualité et du niveau de vie des populations.

Terrible constat pour le consumériste de base, qui va bien évidemment se demander s’il devra payer plus cher son prochain achat d’IPad. Mais bien plus terrible constat pour les grands acteurs de la mondialisation : la Chine ne veut plus être ce grand marché où l’on vient profiter des normes sociales et éthiques les plus faibles au monde, pour ensuite exporter et vendre (moyennant une marge certaine) toutes sortes de produits aux différents marchés mondiaux.

Une véritable Révolution ou un feu de paille ?

Foxconn devra ainsi stopper les heures supplémentaires illégalement obligatoires, améliorer les protocoles de sécurité ainsi que le logement de ses milliers d’employés. Cela fait évidemment penser aux critiques que Nike avait subies il y a une quinzaine d’année sur le manque d’éthique présent dans l’emploi de milliers de travailleurs en Asie du Sud-Est.

Comment expliquer (rapidement) cela ? La Chine se méfie outrageusement de ses millions de travailleurs, qui, dans un contexte de crise, pourraient bien se transformer en une force d’opposition destructrice. L’inflation à deux chiffres inquiète également au plus haut point les dirigeants chinois, sans oublier certaines destructions d’emplois. De plus, il arrive fréquemment désormais que les Chinois changent plus facilement d’entreprises, recherchant de meilleures conditions de travail et de salaire.

Cela montre une évolution fort intéressante : ce sont désormais les Chinois eux-mêmes qui sont conscients d’être utilisés servilement pour la marche du monde. Par conséquent, la redistribution des richesses, l’harmonie sociale et la montée du yuan sont de sujets plus fréquemment débattus qu’auparavant (sans oublier la prise en compte de l’environnement). La Chine veut plus développer son marché intérieur que ses capacités exportatrices.

Quelle va être la réponse des filiales de grands groupes occidentaux ? Qui va payer cette revalorisation du travail en Chine ? Deux questions pour l’heure sans véritables réponses.

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