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La Grande Bretagne et l’Union Européenne : la tentation du divorce.

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Ce n’est pas la première fois que la Grande Bretagne est traversée par des mouvements d’opinion eurosceptiques mais les circonstances actuelles ainsi que les projets du gouvernement britannique pourraient faire basculer la situation.

En effet, depuis l’adhésion de la Grande Bretagne à la Communauté Européenne en 1975, la majorité de l’opinion britannique n’a toujours vu dans l’Europe qu’un marché, une opportunité économique. Il était alors hors de question de parler de délégation de souveraineté ou d’Europe politique. C’est d’ailleurs à la Grande Bretagne que l’on doit le mécanisme européen de l’«opting out» qui permet à un Etat déjà membre de l’Union de n’adopter que certaines parties d’un traité européen voté. Ainsi la Grande Bretagne a régulièrement pensé tirer parti de l’Union sans avoir à donner quelque chose en échange. La non-adoption de l’euro fait ainsi partie de cette stratégie, la Grande Bretagne n’entendant pas se laisser fixer la valeur de sa monnaie par la banque centrale européenne. La Grande Bretagne ne peut cependant arguer du fait qu’elle n’était pas au courant du devenir politiques de l’Union. D’autres pays comme la Norvège ou l’Islande voient l’Europe comme un marché et sont simplement membres du marché commun et non de l’Union.

Dans ce cas il n’est pas dans l’intérêt du Royaume-Uni de quitter l’Union Européenne. Or c’est peut-être par son euroscepticisme entretenu (voire même encouragé dans le camp conservateur) que viendra le problème. Le fait est que le gouvernement britannique a lancé le 12 juillet dernier l’examen des politiques européennes, examen qui devrait se conclure en 2014.

Or dans cet examen figure aussi la promesse d’instaurer des référendums lors de chaque adoption de texte européen et de délégation de pouvoir.

Autant dire que les britanniques n’auront pas fini de voter tant le nombre de textes européens à voter chaque année est grand. Mais ce qui se veut d’abord comme une sorte de rempart face à une perte de souveraineté pourrait devenir à la longue horripilant. En effet, la majorité des textes européens adoptés sont des harmonisations de normes et de textes entre Etats ou autres textes purement administratifs. Le risque est fort pour que les britanniques, s’ils doivent voter chaque texte, finissent par saturer et décident en fin de compte de voter la sortie de l’Union.

Ce ne serait pas un très bon calcul pour un Royaume qui va encore connaître la récession en 2012 et dont 50% des échanges sont dirigés vers le continent. Mais David Cameron en manque d’opinion favorable pour les prochaines élections se sait être poussé vers cette issue populiste. Cette issue ne serait bonne ni pour la Grande Bretagne ni pour l’Union dont elle reste un membre historique.

Cette affaire rappelle ce que Reagan a fait lorsqu’il était gouverneur de la Californie. Il a fait adopter un texte assez populiste qui stipule que toute augmentation des impôts doit d’abord être votée par les citoyens. Naturellement personne n’a voté de hausse alors que les coûts des services publics ne cessaient d’augmenter. Aujourd’hui et depuis 2009 la Californie est en faillite et ne peut plus payer ses agents, de police ou de santé. Il est des responsabilités qu’il est plus sage de laisser aux parlementaires.

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