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France, paradis fiscal pour quelques dirigeants africains ? Le faux débat

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Les présidents français et congolais se sont rencontrés aujourd’hui, à l’Elysée. Alors que l’opposition française, aujourd’hui au pouvoir, avait critiqué des entrevues entre N. Sarkozy et plusieurs présidents africains, elle semble désormais être consciente que le lien s’avère indéfectible entre la France et bon nombre de pays africains.

La « Françafrique » fait partie de ces concepts au mieux tabous, au pire hués, au mépris total de toute réalité géopolitique ou économique. Il ne s’agit pas absolument pas de défendre les combines politiques liées à un legs indéfectible issu de plusieurs décennies de domination française. Il s’agit plutôt, en 2013, de reconnaître son existence. Et non plus de prétendre, naïvement (ou électoralement ?), qu’elle n’existe plus. Le Président français, qui n’en est plus à sa première découverte sur les difficultés liées au poste qu’il occupe, l’expérimente depuis bientôt un an.

L’intervention française au Mali, électoralement bénéfique, a surtout démontré qu’il existe encore bon nombre de territoires en Afrique qui nécessitent l’appui français pour maintenir une stabilité politico-économique suffisante. Mais il en est d’autres, qui, désormais, y réfléchissent à deux fois avant de choisir de se rapprocher de tel ou tel pays étranger. Il en est ainsi du Congo-Brazzaville.

Un poids français en Afrique en déclin certes, mais dans quelle proportion ?

Il est louable, pour un pays comme la France, de défendre des causes nobles,  comme s’attaquer à toute forme d’injustice ou lutter contre le blanchiment ou le détournement d’argent. Malheureusement, ces thèmes-là voient se confronter intérêts politiques, contraintes économiques et identités nationales, ces trois-là faisant rarement bon ménage, une fois traités ensemble. L’affaire des « biens mal acquis », définissant l’enquête de la justice française sur des possibles détournements d’argent par des Présidents africains en vue d’investissements très coûteux en France, en est l’un des symboles. A trop vouloir défendre certains idéaux, la France oublie que le monde change, et que, malheureusement, il faut désormais faire un choix entre défense de valeurs louables et préservation des intérêts économiques.

L’ère du discours de La Baule (1990) est désormais quasiment révolue. Non pas qu’il faille capituler sur la défense de nos valeurs occidentales d’égalité, de liberté des peuples, voire de démocratie, mais l’Afrique et ses besoins criants de développement n’hésitent plus à faire fi de ces quelques considérations. Surtout lorsque les anciennes puissances dominantes pratiquent, au mieux, un double langage -enquêter sur les dirigeants africains, pourquoi pas, mais quid de l’absence d’enquêtes semblables sur tous les investissements, parfois issus de trafics et de blanchiments, venus d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient, ou d’autres régions du globe ?-, ou, au pire, lorsqu’elles démontrent, faits à l’appui, que leurs dirigeants et ministres n’arrivent même plus à appliquer à eux-mêmes ces quelques valeurs. Ce sont les très nombreux intérêts économiques français en Afrique (BTP, énergie, etc.) qui sont en jeu…

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