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Italie : un gouvernement d’union nationale, la solution aux problèmes ?

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La tragicomédie italienne a connu, peut-être, son dernier acte avec la désignation du social-démocrate Enrico Letta au poste de Premier Ministre d’un gouvernement d’union nationale. Après le bail raté des technocrates, et des élections générales aux résultats serrés, peut-on croire à la résolution du problème italien ?

Il suffit de regarder l’histoire pour s’apercevoir que le choix d’un gouvernement d’union nationale n’augure généralement rien de bon. Souvent désigné en temps de crise économique ou politique profonde, il cherche à rassurer les populations et à montrer que le pays reste dirigé. En réalité, il n’est rien d’autre qu’une énième mascarade politique et demeure la dernière tentative des gouvernants avant une éventuelle chute dans un fossé politique profond (cf ; les douloureux exemples français -1926-, britannique –années 1930-, et évidemment grec -2011-).

Si l’on y regarde de plus près, ce gouvernement ne prend pas en compte les très nombreux votes exprimés envers Beppe Grillo, donnant donc le pouvoir total aux politiques, dans un mépris certain de la notion même de respect du vote des électeurs. Il consacre également l’énième retour au pouvoir de Silvio Berlusconi, dont sa formation politique, le Parti de la Liberté, obtient le poste de numéro deux ainsi que certains ministères stratégiques.

Gouverner l’Italie, le pire job au monde ?

On se souvient tous des paroles de l’éphémère dirigeant Pier-Luigi Bersani, déclarant que l’Italie était ingouvernable. La tâche d’E. Letta est donc ardue, sinon impossible à atteindre. Il devra vite introduire des réformes visant à calmer les ardeurs de la population et montrer que l’ère du blabla politique s’estompe face à la mise en oeuvre de réelles réformes économiques. Autant dire que, durant les prochaines semaines, tous les regards seront fixés sur l’Italie, qui a acquis ce week-end une stabilité politique précaire mais qui pourrait s’avérer décisive.

Après avoir reconnu (enfin !) l’échec des politiques austéritaires actuelles, l’Europe aura peut-être à tirer du cas italien une nouvelle leçon. Les gouvernements technocrates ont échoué presque partout où ils sont passés. Le gouvernement d’union nationale, dernière étape avant un effondrement du système politique, rappelle à tous que le clivage gauche/droite n’existe que pour ceux qui veulent bien y croire. Que 80% des Français plaident également pour un gouvernement similaire en France, selon un dernier sondage, n’augure rien de bon non plus dans notre propre pays. Et alors même que nos voisins italiens pâtissent d’encore plus de problèmes économiques, politiques et sociétaux que nous…

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